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Alfred Nobel et moi

Pas d’inquiétudes, je n’ai pas fait de séance de spiritisme pour tailler le bout de gras avec le bon vieux Frédo (« Encore mille merci pour la dynamite, frère ! »). Je n’ai pas non plus reçu de prix Nobel – je sais, quelle injustice, moi qui, dans le domaine de l’économie, ai trouvé et prouvé maintes fois le concept de la non-correspondance du salaire et du mois (quand le premier a disparu, le deuxième persiste à jouer les prolongations). Même pour parler du prix Nobel de littérature de cette année (cocorico, une Française !), je suis plutôt en retard.

Mais l’occasion fait le larron, même avec du retard. Et je me suis dit, pourquoi pas causer prix Nobel de mon point de vue parfaitement personnel.

Pour commencer, ce prix est une institution assez étrange. On a parfois l’impression qu’un cénacle de vieux Suédois joue aux fléchettes après avoir punaisé quelques noms d’écrivain(e)s à un mur. Des noms d’écrivains européens, surtout – quand on regarde la liste des lauréats (à voir sur Wikipedia), on constate d’abord que ces vieux Suédois sont très machiste : 119 lauréats en tout, dont seulement 17 femmes. CQFD. Re-CQFD, la liste démontre un eurocentrisme indéniable, avec une forte prédilection secondaire pour les États-Unis et une approche prudente envers la littérature du reste du monde.

N’empêche, ce prix a toujours une énorme résonance, un prestige indubitable, et nous fait rêver toutes et tous, des grands littérateur(e)s aux plus médiocres écrivaillon(ne)s.

Le premier prix en 1901 a déjà été un moment de cocorico – décerné à Sully Prudhomme. Et, comme mentionné, le dernier en date, celui donc de 2022, est allé à Annie Ernaux, que je ne connaissais même pas de nom, je l’avoue, mais que j’ai d’ores et déjà prévu d’ajouter à ma longue liste d’auteur(e)s à explorer, n’en déplaise aux (nombreuses) mauvaises langues des cercles intellectuels tricolores qui ont dit et écrit pis que pendre sur elle depuis que le prix a été attribué. Étrange, d’ailleurs, que cet événement a l’heur de susciter à peu près les mêmes polémiques dans mon pays natal, l’Autriche, quand l’un(e) des nôtres gagne, qu’en France. À croire que l’annonce sonne à chaque fois le début du concours du « Mais pourquoi elle (ou lui) alors qu’un(e)tel(le) le mériterait mille fois davantage… ? » Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi, perso, je trouve que c’est moche, un(e) intellectuel(le) ou présumé(e) tel(le) qui bave sur un(e) autre… Enfin, bref.

Ce que j’ai fait quand j’ai su que Madame Ernaux avait gagné, c’était de contempler la liste complète depuis 1901. Et de me demander qui je connaissais, sur cette liste. Non pas qui je reconnaissais – j’ai quand même un peu de culture générale, donc trois quarts des noms m’étaient familiers. Mais qui je connaissais dans le sens « avoir au moins lu un ouvrage de la personne. »

Allez, je vous donne ma liste (sans grande fierté).

1905 | Henryk Sienkiewicz | Royaume de Pologne, alors sous administration russe

Eh oui, le premier écrivain dont j’ai lu un livre. Quo Vadis, bien sûr, cette histoire située dans la Rome antique, sous Néron. Si j’en ai retenu quelque chose, c’est que c’était un péplum (littéraire, tout de même) agréable à lire. Mis à part ça, je n’en garde pas de souvenir impérissable.

1909 | Selma Lagerlöf | Suède

Ah oui, ah oui, ah oui, j’ai envie de crier comme un Julien Lepers bis. Son Nils Holgersson, magnifique histoire pour enfants sur un gamin qui se retrouve rétréci et part avec des oies sauvages survoler la Suède de part en part. Lue et approuvée quand j’étais gosse moi-même (on avait aussi une bande dessinée, à la télé, basée sur cette histoire). C’est donc un livre qui a toujours le goût de l’enfance, pour moi.

1912 | Gerhart Hauptmann | Empire allemand

Je suis assez convaincu qu’on a étudié la pièce la plus connue de Hauptmann (Les Tisserands), au lycée. Mais là, encore pire que Quo Vadis ? C’est-à-dire, aucun souvenir du tout, mise à part cette certitude pré-citée.

1925 | George Bernard Shaw | Irelande

Saint Joan, sa pièce sur Jeanne d’Arc. Je suis désolé, mes souvenirs sont d’un dégarni le plus absolu, une fois de plus. Je suis formel, néanmoins – on l’a lue au lycée. On étudiait en allemand, anglais, histoire et français une thématique en transversal, à savoir Jeanne d’Arc ; du coup, on s’est coltiné Schiller (La Pucelle d’Orléans, magnifique), Shaw (euh, comme j’ai dit, aucun souvenir), Brecht (Sainte Jeanne des Abattoirs, d’un ennui mortel) et Anouilh (L’Alouette, que j’ai adorée, mais bon, j’aime beaucoup Anouilh).

1929 | Thomas Mann | Allemagne

Là, au moins, c’est fastoche. J’ai eu une espèce de béguin littéraire pour Mann quand j’étais ado. Oui, j’étais un ado bizarre. Je pense donc que j’ai lu (ou du moins, commencé) tous ses romans et une bonne partie de ses nouvelles (tellement je suis bizarre, d’ailleurs, que je dois avouer : Mort à Venice n’est certainement pas ma préférée…). Ah, les Buddenbrooks… magnifique saga familiale. Ah, La Montagne magique, superbe (mais faut s’accrocher, quand même). Le Doctor Faustus, de même. Je me suis même autopuni en lisant L’Élu, que Mann a écrit en un allemand tellement vieillot que c’en était pratiquement illisible. En revanche, ne vous approchez pas de Joseph et ses frères, une tétralogie très volumineuse que certains médecins prescrivent à leurs patients insomniaques. Je n’ai même pas pu finir le tome 1, c’est dire. Il ne se passe rien, mais alors rien du tout, et tout ce que j’avais l’impression de faire, c’était d’observer Thomas Mann se prouver à soi-même à quel point on peut remplir de la façon la plus magnifiquement écrite possible plusieurs centaines de pages… avec zéro intrigue.

1936 | Eugene O’Neill | USA

Si je devais citer mon auteur dramatique préféré, je dirais sans doute Eugene O’Neill, même si je ne connais qu’une de ses pièces. Mais alors, quelle pièce ! Long Day’s Journey Into Night, Le Long voyage vers la nuit. Une claque magistrale, sans même que l’on soit oblige d’aller voir la pièce. La lire suffit. Parmi les textes les plus émouvants, les plus puissants que j’aie jamais lus (et celui-là, je l’ai lu plusieurs fois). Cette tragédie presque à l’ancienne, à la Grecque, l’inéluctabilité des destins, l’espoir détruit de façon si cruelle, les caractères si impuissants…

1946 | Hermann Hesse | Allemagne

Ah, Hesse. Tout jeune germanophone adepte de lecture et qui se respecte a dévoré Hesse. Siddhartha, Le Loup des steppes, Narcisse et Goldmund, et mon roman préféré, Le jeu des perles de verre. Ça me rappelle un truc – va falloir que je rachète tout ça en version Kindle. À lire et relire sans moderation. En allemand si vous pouvez.

1947 | André Gide | France

Ne me trucidez pas, ne m’insultez pas – je n’ai lu que Les faux-monnayeurs ! Oui, je sais, je sais, la honte. Du moins puis-je dire que j’ai beaucoup aimé. Et hop, un nom de plus sur ma liste d’auteurs à découvrir advantage.

1954 | Ernest Hemingway | USA

Le Vieil homme et la mer, bien sûr. Et – aïe, je pense que là, je vais perdre le peu d’ami(e)s qui me restent – je ne suis pas fan. Un vieux bourru un peu macho qui part à la pêche au thon, donc un truc bien mec, bien sportif… vous pensez bien que, comme sujet, ça ne me parle que moyennement. Maintenant, oui, je sais qu’Hemingway, ce n’est pas que ça. On a visionné le film Pour qui sonne le glas, au lycée, et je me souviens encore d’Ingrid Bergmann, superbe, et de cette scène où ils doivent s’embrasser, elle et son amoureux, pour la première fois, et qu’ils ne savent pas quoi faire de leurs nez… Mais on a dit « œuvres lues », non pas « adaptations cinématographiques vues », alors le film ne compte pas. Allez, je pense que je vais mettre Hemingway aussi sur ma liste des écrivain(e)s à explorer plus en profondeur. Au point où j’en suis, un(e) de plus ou de moins…

1957 | Albert Camus | France

Figurez-vous : lycée, la deuxième année qu’on apprenait le français, et notre prof nous donne… L’Étranger à lire. Découverte heureuse, d’autant plus que, fan de The Cure, j’ai aussitôt fait le lien avec leur chanson Killing an Arab. J’ai lu tous ses romans par la suite, j’ai même fait une tentative de déguster ses textes de philosophie (rien à faire, mon cerveau n’est pas programmé pour comprendre la philo). Je suis grand fan. Il est dans mon panthéon personnel.

1964 | Jean-Paul Sartre | France

Encore une découverte obligatoire. Toujours au lycée, et bien sûr, dans son cas à lui, on a étudié Huis-clos. Ah, « l’enfer, c’est les autres »… ça montre que Sartre vivait à Paris, pas de doute là-dessus. Sur ses écrits, même topo que pour Camus – j’ai dévoré pratiquement tous ses textes de littérature, que ce soient les romans ou les pièces de théâtre. J’aime beaucoup, même si je lui trouve un côté un peu plus… froid que Camus.

1969 | Samuel Beckett | Ireland

En attendant Godot est un de ces chefs d’œuvres qu’il faut avoir vus sur scène. Le texte, écrit par lui tout seul en français, anglais et allemand (vous voyez pourquoi je l’aime bien, ce bougre ?), est déjà une pépite. Mais voir ses paroles prendre vie, notamment si c’est des acteurs talentueux qui la leur insufflent… Un régal.

1972 | Heinrich Böll | Allemagne

Pas sûr que cet écrivain prolifique soit très connu ou lu de ce côté du Rhin. Ado, j’avais commencé par L’Honneur perdu de Katharina Blum, et Bim ! j’étais perdu, comme l’honneur du titre. Dans notre bibliothèque municipale, ils avaient les œuvres complètes de Böll, et j’ai donc fait toute la série, patiemment, passionnément. Agh, je me rends compte que c’est encore un nom à rajouter à mes auteur(e)s à (re)lire… Mais là, c’est sans regrets.

1981 | Elias Canetti | Royaume-Uni / Bulgarie

Ne vous laissez pas induire en erreur, ce monsieur a écrit… en allemand. J’ai lu Les Voix de Marrakech, un très beau livre qui m’a « hanté » la première fois que j’ai visité cette merveilleuse ville. J’ai aussi lu Masse et Puissance, un très long essai qui m’a moins transporté (je devrais le relire, je pense).

1982 | Gabriel García Márquez | Colombie

Ah, un de mes grands préférés ! Lu partiellement en espagnol et essentiellement en allemand (malheureusement, les traductions sont tout sauf bonnes). Pas de lettre pour le colonel, La mala hora, L’Automne du patriarche, Chronique d’une mort annoncée, L’amour aux temps du choléra, Le Général dans son labyrinthe, De l’amour et d’autres démons, Récit d’un naufragé, Journal d’un enlèvement, et surtout, ah, ah, ah, Cent ans de solitude. Un chef d’œuvre, ce roman-là !

1983 | William Golding | Royaume-Uni

Sa Majesté des mouches (Lord of the Flies) – mon Dieu, ce que ce livre m’a traumatisé, ado. Positivement, mais réellement. Une vision de l’être humain très pessimiste, et qui m’a peut-être amené, plus tard, à aimer les dystopies (plus elles sont noires, plus j’adore).

1988 | Naguib Mahfouz | Égypte

Quand nous avons pris notre vol de retour, après notre remontée du Nile, en 2018 (ou était-ce en 2017 ?), j’ai acheté la Trilogie du Caire à l’aéroport de Luxor. In English, bien sûr, parce que mon arabe est inexistant (salam, choukrane, et puis c’est tout). Pas une grande découverte, hélas. On va dire comme ça : je sais que cette trilogie est une trilogie parce que c’est marqué dans le titre, et non pas par expérience personnelle. J’ai dû abandonner au bout du premier tome.

1989 | Camilo José Cela | Espagne

Mon prof d’espagnol à la fac nous a recommandés le livre phare de cet auteur, La Ruche, que je me suis procuré en espagnol, grand optimiste que je suis. Et, euh… croyez-moi, avec la meilleure volonté, quand on ne comprend pas grand-chose, on ne va pas très loin. Mais ou moins, j’ai mis le nez dedans, donc ça compte. Peut-être devrais-je retenter le coup en traduction française ?

1998 | José Saramago | Portugal

Ma sœur m’avait recommandé L’Aveuglement, et mon Dieu ! Sublime bouquin ! Coup de cœur ! À lire, à lire, à lire !

1999 | Günter Grass | Allemagne

J’ai lu plusieurs de ses romans, parmi lesquels Le Tambour est celui qu’il fait avoir lu, à mon avis. Très étrange parabole sur fond historique (2e Guerre mondiale), un petit peu vilaine, assez caustique, sublimement narrée.

2004 | Elfriede Jelinek | Autriche

Mon équivalence patriotique à vos cocoricos… Et écrivaine plutôt vilipendée par certains dans mon pays (remarquez, elle les cumule, pour une Autrichienne : femme, de père juif, féministe, d’accointance communiste – elle a tout pour se faire détester par une certaine frange, suivez mon regard…) S’il faut lire quelque chose d’elle, lisez La Pianiste. Ça existe aussi en film, avec Isabelle Huppert. Le film est dérangeant, le livre l’est davantage (ma sœur n’a pas aimé). Mais pour moi, c’est une pépite.

2006 | Orhan Pamuk | Turquie

J’ai acheté Cevdet Bey et ses fils en allemand voilà quelques années. Mon retour de lecture ? Bof. Je n’ai pas accroché, ce qui vient peut-être de la traduction.

2016 | Bob Dylan | États-Unis

Bon, tout le monde connaît Bob, tout le monde connaît au moins une de ses chansons. Le seul où je me demande vraiment ce qu’il fout sur cette liste de lauréats. Que je ne sois pas un fan de ses chansons n’a rien à voir ; mais là, pour le coup, il y a vraiment une foultitude d’autres chanteurs (chanteuses) à texte qui auraient mérité autant si ce n’est plus d’être honoré(e)s… Enfin, je ne suis pas un vieux Suédois, donc qu’est-ce que j’en sais, moi, de qui mérite ce prix 😉

2019 | Peter Handke | Autriche

Re-cocorico à l’Autrichienne (en allemand, ce serait « Kikeriki », d’ailleurs…) Auteur controversé pour ses prises de parole sur la guerre en ex-Yougoslavie (il m’a l’air d’être un tantinet pro-Serbe, ce qui est son droit, mais bon, quand on aborde les massacres en Bosnie, on opte pour des propos plus mesurés, Monsieur !). J’ai lu et ai été conquis par Le Malheur indifférent (horrible traduction du titre original, qui est magnifique, lui : Wunschloses Unglück).

Voilà, voilà, voilà

Nous y sommes, ou plutôt, j’y suis. Si je compte bien, j’en arrive à 24 sur 119. Pas top comme score, mais mieux que zéro.

Je vous entends gémir : « Mais, mais, mais… Frédéric Mistral, Romain Rolland, Anatole France, François Mauriac, Saint-John Perse, Le Clézio, pour ne citer que quelques autres cocoricotes ? Ils puent du cul, eux ? »

Je n’en sais rien. Mais j’avoue, je ne les ai pas lus.

Alors, êtes-vous partant(e)s pour jouer le jeu à votre tour ? À parcourir la liste, voir quels noms vous disent quelque chose, lister ceux dont vous avez lu au moins un ouvrage ? Allez, vous pouvez aussi ajouter ceux et celles dont vous avez commencé à lire un livre…

Vous arrivez à combien ? Et qui, dans cette liste, remporte votre palme personnelle ? Je suis toujours open pour tout commentaire et toute recommandation. À vous de jouer, maintenant !

3 commentaires sur “Alfred Nobel et moi”

  1. Cher Dieter, 24 sur 119 mais ce n’est pas mal du tout ! Et bravo pour cet article très savoureux et si bien écrit! Je me lance avec grande honte, évidemment (mais notez que je me lance quand même…)

    Eh oui, j’ai pourtant fait des études de lettres (quelles « lettres » d’ailleurs? Ah! Bonne question) et même pendant pas mal d’années, et même en littérature comparée (c’est bon pour le Nobel, ça) et mon score est minable! Je dois dire – pour ma défense? euh… même pas! – que j’ai pratiquement tout lu de certains auteurs (et même des auteures comme Virginia Woolf ou Agatha Christie ou Ruth Rendell, notamment) et complètement ignoré d’autres fort connu.e.s pourtant.

    Alors mon score? Pfff! 14 sur 119… Je me rends compte que j’ai fait l’impasse sur les 2 premières décennies. Pas de chance, j’ai lu tout Proust mais il n’est pas dans la liste. Heureusement, tout Gide et tout Thomas Mann (en français, quand même) et eux sont dans la liste mais plus tard.

    Concernant Thomas Mann dont Dieter évoque quelques titres, OUI OUI OUI Joseph et ses frères c’est pas lisible, mais j’ai aimé La montagne magique (pour l’ambiance surtout et madame Chauchat, quel nom sensationnel!), presque toutes ses nouvelles, la Mort à Venise, oui, j’en ai même fait mon sujet de maitrise en comparant le roman et le film, l’excellent et très drôle mais inachevé Felix Krull, et trouvé ennuyeux Les Buddenbrooks (toutes mes excuses à Dieter!), la traduction est sans doute mauvaise mais pas aimé non plus les différents films tirés de l’oeuvre. Tout lu ou presque aussi de Camus, Sartre, Beckett, tout écouté et chanté en m’accompagnant à la guitare de Bob Dylan (qu’est-il venu faire dans cette g… bon, d’ailleurs il n’est pas venu !)

    Bien aimé Le Clézio, Pirandello (lu plutôt sa prose car le théâtre, comme dit Dieter, c’est fait pour être joué).

    Etudié à la fac (de « lettres » donc puisqu’on y étudie des lettres, et même la correspondance de quelques auteur.es…) Faulkner, Neruda au lycée en cours d’espagnol, Claude Simon – pas grand souvenir – Pinter.
    Quant à Annie Ernaux, je me souviens vaguement d’avoir lu quelque chose dans les années 80 ou 90 mais quoi??? Et ça ne m’avait pas plu.

    Je considère tout de même que j’ai pas d’chance car je connais pas mal d’auteurs (et même d’auteures, oui oui, y en a!) que j’aime beaucoup, qui ont écrit entre 1900 et 2022, et qui ne sont pas sur la liste. Donc il en manque ! Ou plutôt il aurait pour cela fallu donner 3 ou 4 Nobel par année. Ou alors on n’a pas les mêmes goûts, les vieux Suédois et moi? Ou bien il me reste tant à lire pour écluser tous ces Nobel alors que m’attend déjà une pile monstrueuse d’écrivains pas connus du tout, des petits, tout petits qui ne perceront jamais (comme moi!) et qui ne peuvent évidemment prétendre au Nobel.

    Merci à vous d’avoir lu jusqu’ici et à qui humblement je demande d’excuser mon incurie littéraire.

    1. Oh, heureux d’avoir une réponse aussi longue! Tu as vraiment joué le jeu à ce que je vois. 18 sur 119, ce n’est pas trop mal non plus. C’est intéressant, n’est-ce pas – quand on regarde la liste, on a l’impression d’arriver à un score au-dessus des 50% parce la plupart des noms nous disent quelque chose. Mais quand on s’y penche plus sérieusement et avec sincérité, on se rend compte qu’on connaît ces noms par ouï-dire, non pas parce qu’on s’est vraiment penché sur les auteur(e)s et leurs œuvres… J’ai eu des doutes notamment sur Neruda et Pinter, que j’ai préféré ne pas mettre sur ma liste, tout comme Hauptmann ne m’a laissé aucun souvenir (lui comme certains autres). Je vois qu’Annie Ernaux ne t’a pas marqué non plus, mis à part que tu sais que tu n’as pas aimé (c’est déjà plus que ce que je retiens de Hauptmann, par exemple). Je suis aussi d’accord avec toi, la liste des auteur(e)s que je connais, pour certain(e)s même excessivement bien, est longue, longue, longue, et ce ne sont pas des gens qui risquent, hélas, de se trouver sur la liste des nobélisé(e)s… Comme on a dit, nous ne sommes pas des vieux Suédois, nous n’avons donc pas voix au chapitre. 🙂

      1. Merci de ton retour, cher Dieter! En effet, pour pas mal d’auteur.e.s j’ai dû lire des extraits, pas assez pour dire que je connais, des passages qui ne m’ont pas laissé de souvenirs… Et dans le fond, c’est bien que nous ne soyons pas « des vieux Suédois »!

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