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Comment nous avons failli nous mettre au Motion Design…

Je n’ai jamais été membre d’un club. Vous pensez bien – j’ai grandi dans un village en Autriche, et là-bas, j’avais le choix entre la Jeunesse catholique (non, merci, sans façon) et la Jeunesse socialiste (euh, non plus). Donc, jusque-là, aucun problème, aucun regret. Mais depuis mardi dernier, je fais partie, nous faisons partie, Séb et moi, du Club Littéraire du Marais.

Et pourtant, on a failli devenir experts ès Motion Design à la place.

Racontons l’histoire dès le début. La semaine dernière, nous avons été approchés sur Facebook par un jeune « Américain à Paris », Buck Jones, qui nous a invités à parler de livresgay.fr lors de la prochaine réunion du Club Littéraire du Marais. Ah, bon, on nous invite maintenant à parler de nous ? C’est le début de la gloire, nous disons-nous. Et acceptons, frémissants. Mardi soir, nous voilà partis pour l’Imprévu Café, situé dans le IVe arrondissement de Paris. Nous découvrons, non loin du Châtelet, un café-bar, un de ces endroits sympas, branchés et cosys où musique et conversations se mêlent, où tables, fauteuils, canapés et chaises invitent à se sentir comme dans le salon d’un appart’ d’étudiants. Ah, ça s’annonce bien ! Nous accostons le barman pour savoir où se réunit le fameux Club, et l’on nous indique le sous-sol.

Nous descendons l’escalier – attention à la tête – pour rejoindre une cave voûtée aux pierres apparentes. Un groupe de jeunes hommes est en train de connecter un ordinateur au grand écran du fond. On se présente, on se sourit, on se salue (du coude, Coronavirus oblige), on commence à papoter. Séb et moi allons nous chercher un petit Gin Tonic, on enlève nos manteaux, on s’installe. D’autres personnes arrivent, re-salutations et présentations. Le sous-sol se remplit petit à petit. Et puis, à un moment, j’ai l’impression qu’autour de nous, on mentionne plus d’une fois le mot Motion Design. Motion Design ? Tout ce que je sais, c’est que c’est une forme de création graphique animée très à la mode depuis un certain temps.

Euh, Motion Design ? Nous nous regardons, interdits. Nous ne sommes pas ici pour suivre un cours de Motion Design, dites ! Nous sommes là pour le Club Littéraire, la présentation, la gloire, le Prix Nobel… !

Je remonte, je hèle l’homme derrière le bar qui, je décide, est le propriétaire et doit donc être au courant.

Il rit, prend son téléphone et passe un coup de fil. J’entends les mots, « Your guest is here… » Puis, il nous explique où nous rendre.

Nous redescendons pour récupérer manteaux, sac et verres (on ne gâche pas un Gin Tonic, non mais) et quittons le café. Dans la rue, soulagement, Buck nous fait déjà signe ; on le rejoint, la soirée peut vraiment commencer. Elle s’avère d’ailleurs très sympathique, les convives nous font un accueil chaleureux, posent des questions éclairées et intéressantes, les discussions amicales et bienveillantes vont bon train, on se sent vraiment à l’aise. Par ailleurs, ça parle de tout, de livresgay, de littérature, de virgules, d’André Aciman et Edmund White, du Prix du roman gay 2019, même du Nouveau Roman à un moment… Ce que l’on appelle une soirée de discussions à bâtons rompus, mais toujours sans prise de tête, sans pédanterie, dans l’échange et l’écoute, une soirée rendue d’autant plus intéressante que nous venons tous d’horizons divers et variés et même de différents pays.

Mot du créateur du club

Nous joignons ci-après un petit texte dans lequel Buck Jones – qui mieux que lui ? – présente lui-même le Club : « J’ai été inspiré par les anciens clubs littéraires et les salons des époques précédentes, le plus récent étant le Violet Quill, dont Edmund White, Felice Picano et Andrew Holleran étaient membres, entre autres. Je voulais que le Club Littéraire du Marais soit principalement destiné aux hommes gays qui sont aussi écrivains, mais j’accueillerais volontiers tous ceux qui voudraient y participer (si, par exemple, André Aciman voulait être membre, je ne dirais certainement pas non !). Cette focalisation sur les hommes gays est une pomme de discorde pour mes amis non gays, qui pensent que cela nous ghettoïse, mais je pense qu’elle se défend dans le sens que nos expériences sont tout de même différentes de celles des hommes hétérosexuels.

Il y a pléthore de groupes d’écrivains à Paris. Lorsque j’ai créé le groupe, l’année dernière, un ami m’a dit que je devrais utiliser Meetup comme plate-forme pour attirer l’attention. J’ai été étonné du nombre de groupes, pour toutes sortes d’écrivains. C’est assez étrange, d’ailleurs – alors que nous avons plus de 100 « membres » sur Meetup, seule une petite poignée est active. Mais je suggère à toute personne intéressée de venir se renseigner sur le club en consultant notre page Facebook ou de nous rejoindre via Meetup.com.

Pour différencier notre club des autres, je voulais que l’accent soit mis sur le « métier d’écrire », c’est-à-dire comment faire avancer son métier d’écrivain, comment publier ses écrits avec succès, comment promouvoir, comment devenir un meilleur écrivain. C’est pourquoi je voulais que les réunions aient deux volets : un(e) invité(e) pour parler de son métier, et une partie critique où nous pourrions débattre d’un texte de façon constructive pour voir ce qui fonctionne / ne fonctionne pas. Idéalement, j’aimerais que le membre ait l’impression d’avoir appris quelque chose à son départ, qu’il s’agisse de l’existence d’un nouveau blog, d’un podcast, d’un éditeur, d’une librairie à visiter, etc.

Nous sommes un groupe éclectique d’écrivains, de diverses compétences, de divers genres (fiction, mémoires, poésie, scénarios), voire avec différentes langues maternelles. Les projets futurs que j’envisage pour le groupe, à mesure que nous grandissons et évoluons, serait d’organiser une retraite annuelle des écrivains en province pendant un long week-end, de publier une revue littéraire, d’héberger un podcast et d’avoir nos propres prix littéraires.

Si ce voyage vous intéresse, n’hésitez pas à visiter notre site Internet ou notre page Facebook et de venir à une de nos réunions mensuelles (toujours le deuxième mardi du mois) à l’Imprevu Cafe (9 rue Quincampoix, Paris IVe). »

Conclusion…

À bon entendeur, salut ! Sachez juste que nous y serons sans faute. Parce que nous n’y connaissons peut-être rien, au Motion Design. Mais nous sommes dorénavant membres d’un Club, le Club Littéraire du Marais – excusez du peu.

2 commentaires sur “Comment nous avons failli nous mettre au Motion Design…”

  1. Ah beh dis-donc! Très sympa cette récite de notre rencontre au club. Content que toi et Seb avez quitté le “Motion Design” avec Gin Tonic en mains pour notre meeting célébré!

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