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Un été inoubliable (de ParisDude)

Synopsis

Juillet au bord du lac Léman. Encouragé par ses parents, Axel, un adolescent timide un peu mal dans sa peau, commence son job d’été au snack de la plage. Il fait la connaissance de Tom, un jeune skateur du village au comportement mystérieux…

Axel sortira-t-il de sa bulle pour vaincre sa peur des préjugés et s’ouvrir à une complicité naissante ?

Dans son nouveau roman, Cédric Hermann raconte avec fraîcheur les hésitations d’un premier amour et les incertitudes de la mémoire.

Notre avis

Axel vit dans un petit village touristique au bord du lac Léman. C’est un jeune garçon de seize ans un peu réservé, un peu mal assuré, un peu rêveur, comme écrasé par l’énormité de la vie et du futur. Il est mal dans sa peau à cause de ses quelques rondeurs et à cause de son désintérêt pour le foot, les voitures, le sport, qui font de lui un ado à part. Pas vraiment détesté et harcelé; pas vraiment populaire non plus. Ce qu’il aime faire avant tout, c’est dessiner. Il y passe le plus clair de son temps libre, il y passe aussi toutes ses petites économies. Le père tient un garage, le grand frère, qui a une petite vingtaine d’années, y travaille aussi. Entre les membres de la famille, il ne semble pas y avoir beaucoup d’échanges, manque de temps, et l’on sent qu’Axel est souvent laissé seul. Ça l’arrange, la présence et les questions des parents lui pèsent, et la relation avec son frère à première vue ultra-macho n’est pas des plus tendres – ils sont comme chien et chat.

Là, c’est l’été. Et le père exige qu’Axel travaille. Il lui dégote une place dans le petit bar de plage d’un ami, où le jeune va vendre des sodas pendant les vacances scolaires. Le premier soir, il tombe sur un jeune skateboarder qu’il n’a jamais vu auparavant. Quelque chose l’attire; peut-être la désinvolture, l’apparente liberté de ce jeune. Après l’avoir recroisé plusieurs fois au cours des prochains jours, il ose enfin lui parler. Le jeune s’appelle Tom et s’avère être le nouveau voisin d’en face; il vient d’aménager avec sa mère après le divorce de ses parents. Chose très surprenante pour Axel, Tom l’accepte tel qu’il est, sans poser de questions, sans vouloir changer quoi que ce soit. Il lui avoue même qu’il le trouve mignon. Un premier baiser tombe, puis un autre, et de fil en aiguille, les deux se retrouvent en cachette dès qu’ils peuvent dans le petit cabanon de plage dont la mère de Tom est propriétaire, pour y passer des après-midis et des soirées de tendresse… Et puis, un jour… le drame… que dis-je, les drames…

Non, non, non, je n’en dirai pas davantage. Sachez que, juste en évoquant dans les grands traits le début de ce roman et en me remémorant la lecture, j’ai encore des petits frissons de plaisir doux-amer. C’est… c’est mignon tout plein sans jamais tomber dans une niaiserie facile. Les deux protagonistes sont si différents: Axel, plus réfléchi, plus renfermé, voit des problèmes partout et tout le temps; Tom, plus bout-en-train, plus affirmé, vit dans le présent, respire le présent à pleins poumons, sans se poser de questions, acceptant ce qui est et poussant de côté ce qui pourrait éventuellement être. Leur rencontre, leurs premiers échanges, leur amour naissant sont racontés en toute simplicité, avec un naturel qui m’a séduit dès les premiers paragraphes et qui me tient encore sous son charmé. Qu’ils sont mignons, ces deux ados-là qui me rappellent chacun à leur façon mes propres années de jeunesse, le tâtonnement pour savoir ce que l’on veut et qui l’on est, l’énorme nuage gris devant soi qu’est l’avenir, les doutes, les incertitudes, les espoirs aussi.

Bien sûr, des problèmes, il y en a. C’est surtout Axel qui en « crée » par souci du qu’en-dira-t-on, lui qui, involontairement, se compare sans cesse à son père et à son frère, tous les deux presque des archétypes du mâle viril et hétérosexuel. Mais l’intrigue se complique à un moment de façon aussi inattendue que cruelle – Cédric Hermann ne semble pas aimer faire dans l’histoire toute simple, et c’est tant mieux. Par l’enchaînement d’événements qu’il invente, il oblige Axel à regarder enfin la réalité en face et à assumer qui il est et qui il aime, et par ce fait, à le dire haut et fort à ceux qui l’entourent. Et qui l’aiment – on a finalement la confirmation de quelque chose que l’on sent en sourdine dès le début et qui là éclate au grand jour. J’avoue (ne continuez pas à lire car ce qui suit est un peu un spoiler) que j’ai versé ma petite larmichette lors de la scène du coming out du petit Axel parce que la réaction de la famille m’a profondément touché.

Oui, il y a de l’amour tout plein, dans cette histoire, mais aussi la noirceur de la vraie vie, qui nous joue souvent des tours quand on est à un paroxysme de bonheur. La fin reste ouverte et n’est pas du tout celle à laquelle je m’attendais ni celle que j’aurais aimée, mais de par son côté plus réaliste que fleur bleue et surtout par la note d’espoir, elle m’a entièrement satisfait. J’ai adoré ce livre – peut-être même davantage que le premier opus de Cédric Hermann, En aller simple, dont vous pouvez également lire le compte-rendu sur ce site. Juste pour info, vous pouvez découvrir un extrait d’Un été inoubliable dans le numéro 1 de notre revue littéraire! En tout cas, allez vite vous procurer un exemplaire de ce petit bijou…

Infos

Auteur : Cédric Hermann
Titre : Un été inoubliable
Publié par : Éditions Cœur de Lune
Publié le : 25 août 2020
Genre(s) : Romance, Coming-Out, Premier amour
Pages : 162
Lu par : ParisDude
Sensualité : 2 flammes sur 5

Note

5 étoiles sur 5

Où acheter

Ce livre nous a été envoyé par l’éditeur pour que nous puissions vous livrer notre avis honnête et sincère.

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