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Comment j’ai du choisir entre un joli banquier, un flic sexy et un chinois craquant (de ParisDude)

Synopsis

Un peu d’humour… et d’amour ! Qui croirait qu’être coursé par des CRS suite à un malencontreux bourre-pif conduirait à se confiner chez un riche banquier, tomber dans le lit du fiston, y retrouver un flic au nez pansé, se voir enfermer dans des toilettes par un chinois affolé, le tout orchestré par un majordome hyperstylé ?

Hé bien c’est ce qui attendit Simon après une course folle.

Notre avis

Simon, la trentaine, traducteur tranquille de mandarin et gay dévergondé, est aussi, à ses heures perdues, ce que l’on nomme communément un droit-de-l’hommiste : son cœur bat à gauche, et il le fait savoir, que les dictateurs, exploiteurs, spoliateurs, nababs parasitaires et autres défenseurs du capitalo-totalitarisme se le tiennent pour dits. Mais la dernière manif à laquelle il participe, le buste bombé, voix et poing levés, tourne au cauchemar. Le CRS juste en face de lui le traite de tafiole, pédé et enculé, et à son pacifisme défendant, Simon se surprend à exploser son nez à son vis-à-vis. Chose fortement déconseillée lorsque l’on se trouve en première ligne devant plusieurs rangées de CRS chauffés à blanc et prêts à en découdre.

La seule chose à faire : prendre la poudre d’escampette. Poursuivi à travers rues et ruelles, Simon réussit à se réfugier, ni vu ni connu, dans le cossu hôtel particulier d’un riche comte et banquier dans les beaux quartiers. Petit détail : ce faisant, il se voit obligé de prendre en otage le fils dudit comte et banquier, absent à cette heure-là. Ironie du sort : ledit fils dudit comte et banquier, le jeune Norbert, grand bourge au portefeuille aussi garni que son dressing, blond et mignon à croquer, se révèle, le premier effroi passé, une victime plus que consentante. S’ensuit une partie de jambes en l’air pas vraiment prévue au programme, mais qui sauve Simon de la découverte par l’officier des CRS qui réussit à se faire admettre dans l’hôtel particulier par le raide majordome Djiv’s pour y rechercher la trace du fugitif distributeur de bourre-pif qui a tellement énervé les troupes. D’ailleurs, la journée n’est pas encore finie, la messe loin d’être dite, et les surprises pleuvent dans les heures qui suivent… surprises qui ont pour visage celui d’une mère bien bourge mais nymphomane sur les bords, d’un père soucieux de son seul avantage financier, d’un CRS au nez pansé dont la revanche s’avère plus charnelle que carnage, et d’un jeune Chinois en quête d’un pays (et accessoirement d’un lit) de refuge…

Avis à ceux qui confondent histoire légère avec lecture légère : avec cet auteur, il faut s’accrocher. Je l’ai déjà pu tester quand j’ai lu son premier roman, Comment j’ai atterri dans le lit de noces de mon meilleur ami, et cela s’est encore avéré juste pour celui-ci. Jacques Fortin-Payen use et parfois même abuse d’un verbe très haut, entraînant ses lecteurs dans des méandres par endroits si tortueux et torturés que l’on se croirait lire du Proust, juste en mille fois plus drolatique. Ça a l’air de partir dans tous les sens, ça s’embourbe par-ci par-là dans des détails à première vue anodins et superflus, mais dont certains révèlent leur importance quelques chapitres plus tard. Au début, je l’avoue, c’est un peu déconcertant d’être submergé par autant de tournures de phrases complexes et imbriquées ; ça peut même décourager d’aucuns (sans parler de ceux que ça risque de rebuter carrément). J’aurais envie de leur dire : courage ; moi aussi, j’ai failli lâcher l’affaire, arrivé à un quart de l’ouvrage, tellement je n’y trouvais plus ni queue ni tête. Courage, donc, car queues et têtes (jeu de mot intentionnel), on les retrouve peu après. Et le flot à première vue si inextricable de mots se calme aussi pour révéler de petits bijoux, pour révéler aussi, ce n’est pas secondaire, une suite dans les idées et, chose essentielle, une intrigue.

Critique d’abord. Malgré le fait qu’in fine, j’ai été conquis et ravi de ma lecture, certains chapitres restent vraiment trop détaillés et du coup trop longs (le rapt du jeune Norbert s’étale sur deux ou trois chapitres, par exemple). Tout le début a été un tel déferlement de paroles que j’ai eu du mal à rester dans l’histoire et que j’ai failli ne pas persévérer (ce qui eût été dommage). Puis, les virgules. Je sais, je sais, d’aucuns trouvent que je fais une fixation sur les virgules, mais bon sang, elles existent pour une très bonne raison : celle d’améliorer le flux des informations et par conséquent rendre un texte lisible et compréhensible. Donc, dans cet ouvrage, les virgules manquantes se ramasseraient à la pelle si tant est que l’on puisse ramasser quelque chose qui manque. C’est d’autant plus regrettable que, par l’ajout d’icelles (=des virgules), le lecteur se fatiguerait moins à trouver un sens à des phrases très compliquées. Étant donné que c’est ce côté compliqué qui donne toute sa saveur à ce livre et le rend si hilarant, juste avec une poignée de virgules (bon, d’accord, quelques pelletées), l’auteur aurait évité le découragement initial du lecteur. Dernière critique, et non des moindres : plus l’écriture est alambiquée et tortueuse, plus elle doit être irréprochable au niveau de l’orthographe et de la grammaire. Hélas, si pour la plupart les accords singulier-pluriel ou féminin-masculin sont respectés, à certains endroits il y a des lacunes ; de la cohérence dans le choix orthographique eût été appréciable, aussi (que l’on écrive « droitdelhommiste » au lieu de la forme correcte « droit-de-l’hommiste » peut être un choix qui se défend, du moment que l’on n’en dévie pas et que l’on reste cohérent tout au long du bouquin) ; et utiliser la forme « aie » pour la troisième personne du singulier du subjonctif, ça ne passe pas pour moi.

À part ça, et une fois l’obstacle des tout premiers chapitres passé, je me suis régalé. J’ai gloussé tel un dindon, j’ai rigolé, j’ai apprécié certains néologismes comme par exemple le verbe « œnologiser » pour désigner un dialogue intérieur au sujet d’un bon champagne que le héros est en train dé déguster (ce verbe nouvellement inventé est rendu encore plus savoureux par son utilisation inversé dans la phrase « œnologisa-t-il »). J’ai vraiment aimé ce livre, dont l’intrigue était peut-être plus aboutie, moins attendue, quoique tout aussi loufoque (à mon plus grand bonheur) que celle du premier roman de Jacques Fortin-Payen. Ah, j’ai oublié d’insister : bouquin très drôle, et d’un humeur vraiment (c’est appréciable) très, très gay 😉

Infos

Auteur : Jacques Fortin-Payen
Titre : Comment j’ai du choisir entre un joli banquier, un flic sexy et un chinois craquant
Publié par : Éditions Textes Gais
Publié le : 17 septembre 2020
Genre(s) : Romance, Humour
Pages : 188
Lu par : ParisDude
Sensualité : 1 flamme sur 5

Note

3,80 étoiles sur 5

Où acheter

L’auteur nous a fourni un exemplaire gratuit de Comment j’ai du choisir entre un joli banquier, un flix sexy et un chinois craquant pour que nous puissions vous livrer une critique honnête et sincère.

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