J’ai récemment lu le premier roman de Ron Naples, My Last Dance with Auntie Brie (en français, ce serait Ma dernière danse avec Tatie Brie) et publié une critique sur ce site ainsi que sur Gay Book Reviews (site fermé début 2020). Peu de temps après, Ron m’a envoyé un message privé pour me dire qu’il avait été ravi par ma critique ; je lui ai répondu, et de fil en aiguille, nous avons finalement convenu de poursuivre notre conversation amicale sur Skype. Il est maintenant six heures du soir à Paris ; je me suis donc servi un verre de vin rouge en guise d’apéro. Je le sirote quand la connexion est établie.
ParisDude (levant le verre pour trinquer) : Salut, Ron. Ça me fait plaisir de te voir ! Merci d’avoir accepté de discuter avec moi de ton livre.
Ron Naples (lève à son tour la tasse de café qu’il tient dans la main) : Moi aussi, ça me fait plaisir. J’aurais bien pris un verre de vin, moi aussi, mais il n’est que 9 heures du matin, ici. Et c’est définitivement trop tôt pour boire. (Rit)
Nous bavardons un moment, et Ron me met immédiatement à l’aise. Ensuite, il est temps de se lancer dans le sujet principal.
PD : Ron – j’ai lu ta courte biographie sur amazon, et j’ai constaté que tu as exercé plusieurs métiers dans ta vie. J’ai également remarqué autre chose : aucun d’entre eux n’a de lien avec l’écriture ou l’édition. Alors, qu’est-ce qui t’as poussé à écrire ?
RN (hausse les épaules) : J’ai toujours pensé que mon histoire était bonne et qu’il fallait la raconter. Mais essayer de la faire publier, ça m’a intimidé, parce que je sentais que je manquais d’expérience professionnelle en ce qui concerne l’écriture. Du coup, j’ai lu de nombreux livres sur comment écrire et se faire publier. J’ai également continué à vérifier ma grammaire et ma ponctuation en recherchant dans des sources en ligne pendant que j’écrivais. Lorsque j’ai estimé que c’était suffisant abouti, j’ai embauché un éditeur, qui m’a aidé à formater mon manuscrit et le proposer à une maison d’édition.
PD : Ton roman est censé se baser sur tes propres expériences. Dis-moi, dans quelle mesure est-ce qu’il reflète la réalité de ce que tu as vécue ?
RN : Dans une large mesure, vraiment. (Il rit). Tous les personnages de mon livre sont basés sur des personnes existantes. Je suis toujours en contact avec certaines d’entre elles. Tous les endroits existaient pour de vrai, aussi. Quelques-uns existent d’ailleurs toujours. Et les événements, bien que parfois exagérés, se sont réellement produits.
PD : Certaines des drag-queens du livre sont vraiment hilarantes. Je pense notamment à cette phrase fabuleuse : « The best way to get over one man is to get under another! » (ou en français : « Le meilleur moyen de surmonter un mec, c’est de se mettre sous un autre mec ! »). S’agit-il là de citations, ou est-ce que ça fait partie du processus de romancer ton récit, si je puis dire ?
RN : C’est principalement des citations de choses que j’ai entendu des drag-queens dire, au fil des années. J’ai vraiment fait de la percu dans un spectacle de drag-queens à Provincetown, tu sais, ensemble avec mon personnage, Tatie Brie.
PD : D’accord, la majeure partie de ton livre est donc vraie. Mais cette scène du mariage ? (Clin d’oeil). Totalement vraie, elle aussi ? Je veux dire : vraiment ?
RN (rit) : OK, je plaide coupable. Là, j’ai peut-être embelli les choses un peu. Mais je t’ai fait douter, alors pourquoi pas ? En fait, ma sœur a adoré cette scène. C’était une version exagérée de ce qui s’est réellement passé, mais dans mon esprit, ça s’est passé comme ça. Tu ne penses pas que ça ferait une bonne scène dans un film ?
PD : Tout à fait. Euh, maintenant une question plus personnelle. Ta biographie indique que ça fait 37 ans que tu vis avec ton copain Joe. Après vous avoir lu ton roman, je me demande si Joe et ce personnage de cow-boy, Mitch, sont la même personne…
RN : Non. Je suis vraiment tombée amoureux d’un cow-boy quand j’étais à Boston, certes, et nous avons vécu ensemble pendant un moment. Mais j’ai rencontré Joe à San Francisco, des années plus tard. Nous sommes ensemble depuis 1982. (Il hausse les épaules comme s’il voulait dire qu’ils étaient simplement prédestinés à être ensemble). Incroyable pour moi aussi.
PD : Je trouve ça plutôt encourageant. Il nous reste encore du chemin, à moi et à mon copain. J’ai cru comprendre que tu envisageais d’écrire une suite à My Last Dance with Auntie Brie. Peux-tu m’en dire plus ? Cette suite parlera de quoi, au juste ?
RN : Tu as raison à ce sujet. La suite se jouera à San Francisco, et je vais essayer d’aborder toutes mes aventures sur la côte ouest. Il me reste tellement de choses à écrire ; tout ce bon temps que j’ai eu dans les années 80. C’était une époque bien différente avant que le sida ne débarque. J’ai de la chance, d’être encore en vie.
PD : Ça m’a l’air intéressant ! Quand penses-tu qu’il sera publié, ce nouveau livre ?
RN : Eh bien, je dois d’abord l’écrire. (Il rit). En fait, My Last Dance a commencé comme un journal que j’ai écrit à Provincetown, il y a 38 ans. J’ai terminé le premier brouillon en 2015. Il m’a fallu près de quatre ans pour trouver un éditeur, ce qui a été la partie la plus difficile. J’espère que la suite ne sera pas aussi ardue. J’ai commencé à tracer les contours, mais mon objectif principal en ce moment est de promouvoir mon livre actuel.
PD : Bien sûr. Et tu sais quoi ? J’ai vraiment hâte de lire cette suite, alors dépêche-toi ! Maintenant, je suppose que je suis trop curieux, mais as-tu d’autres projets en tant qu’écrivain ?
RN : Non, tu n’es pas trop curieux. (Il sourit, puis réfléchit à ma question). D’autres projets en tant qu’écrivain ? Pas vraiment. Tu sais, j’ai créé un site Web pour mon cabinet de massage, et j’ai récemment lancé un site Web pour ce livre. J’ai écrit des documents pour divers postes que j’ai occupés au fil des ans – des directives, des guides et procédures, etc.
Mon petit ami arrive à ce moment-là et me demande si je veux qu’il commence à préparer le dîner. Je remarque que Ron écoute notre échange en français, presque comme s’il comprenait ce que nous disons.
PD (surpris) : Tu parles français, Ron ?
RN (secoue la tête) : Pas du tout. J’ai suivi un cours au lycée, mais j’ai tout oublié. J’ai envie de visiter Paris pour mon anniversaire en octobre, en revanche.
PD : C’est génial ! Tu sais quoi – on prendra ce verre de vin ensemble, à ce moment-là !
RN (hoche la tête) : Ce serait génial !
PD : Bon, je suppose que tu as du travail. Bonne chance pour My Last Dance with Auntie Brie. Et merci encore de m’avoir accordé de ton temps. Ce fut un réel plaisir de bavarder avec toi !
RN : Pour moi aussi. Merci d’avoir pris le temps de discuter avec moi.
Cet entretien a été mené en anglais. La traduction française est de moi.
À propos de l’auteur
Ron Naples, originaire de New Britain, dans le Connecticut, vit dans la baie de San Francisco avec son copain Joe depuis 37 ans. Dans sa jeunesse, Naples était un batteur professionnel et a joué dans de nombreuses salles de concert. Il a étudié au Berklee College of Music à Boston en 1979, avec une spécialisation en interprétation de jazz, puis au LA Recording Workshop en 1983, avec une spécialisation en ingénierie du son. En 1987, Naples s’est inscrit au Contra Costa College de San Pablo, en Californie, où il a obtenu un diplôme en architecture d’intérieur. Il a travaillé la plus grande partie de sa vie en tant que concepteur de showrooms pour des magasins de meubles. En 2004, il s’est inscrit au National Holistic Institute d’Emeryville, en Californie, où il a obtenu un certificat en massothérapie. Aujourd’hui, il travaille pour différents spas et dirige son cabinet privé à Richmond, en Californie (www.massagebyronn123.com).
Infos
Titre : My Last Dance with Auntie Brie
Auteur : Ron Naples
Publié par : Auto-publié
Publié le : 19 avril 2019 (nouvelle version 24 janvier 2022)
Genre(s): Coming-out
Pages : 307
Lu par : ParisDude
Lu en VO : Anglais (américain)
Synopsis
Ron Naples’ debut novel, is a gay erotic fictionalized memoir based on his coming out experiences in the ’70s. It is a vivid translation of a time when closet doors were nailed shut, but more than a vicissitude, it is also a peek back at the Disco Era. Raised an Italian Catholic, Ron breaks free from the discipline of his family life when he’s introduced to his first gay bar. There he meets Auntie Brie, an extraordinary drag queen who shapes his destiny. Revisit the politically charged 1979 National March on Washington for Lesbian and Gay Rights, join in the debauchery of NYC’s acclaimed Studio 54, and escape to a summer gone wild with one of Ptown’s most beloved houseboys. My Last Dance with Auntie Brie defines an entire gay generation who succumbed to the hedonistic lifestyle of that time which has now become legendary. www.mylastdancewithauntiebrie.net
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