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Ma copine me manque mais je veux rester fidèle (de ParisDude)

Synopsis

Alex n’en peut plus du confinement et de ne plus voir voir sa petite amie. Depuis leur adolescence, lui et Sam sont unis par un amour sans faille ainsi qu’une complicité à toute épreuve.

Alors, les mois passant, si les contacts en visio sont quotidiens, les rapports plus intimes manquent cruellement à Alex. Il vit très mal de ne plus retrouver Sam sous la couette.

Mais il se refuse à toute autre alternative pouvant l’amener à tromper sa copine.

Kevin, son colocataire gay, a peut-être une solution à ce dilemme mais Alex va très vite le regretter…

Notre avis

Alex, jeune étudiant en médecine à Lyon, se languit de sa copine Sam. Ça fait onze ans qu’ils sont ensemble, depuis leur adolescence en fait, et tout va bien entre eux, amour, compréhension, sexe. Mais… cette maudite pandémie de Covid est passée par là. Sam reste cloîtrée en région parisienne, Alex sur le campus universitaire, où il partage un petit appartement avec Kévin. Heureusement qu’il s’entend bien avec ce jeune étudiant en art, et heureusement que le fait que Kévin soit gay ne met pas Alex mal à l’aise. Leur cohabitation se passe à merveille, en bonne intelligence. La seule chose qui chiffonne Alex, c’est que le manque de sa copine, notamment d’un point de vue sexuel, commence à lui peser. Il aimerait bien tirer un coup, mais hors de question de la tromper. Il n’est pas comme ça, Alex, c’est un gentil, un sensible, un cœur tendre.

Quand il se plaint de sa situation, de plus en plus difficile à supporter malgré les sessions de Facetime plutôt hots qu’il partage avec Sam, auprès de son colloc’, Kévin lui souffle une idée à première vue saugrenue : il n’a qu’à se taper… un mec. Se faire sucer par un gars, ce n’est peut-être pas tromper, n’est-ce pas ? Alex commence par balayer cette proposition d’un revers de la main ; il n’est pas homo, ne se sent aucunement attiré par les mecs, ça ne va tout simplement pas le faire. Même si… ce projet a de quoi apaiser ses craintes de tromper sa copine. Est-ce que Kévin se proposerait lui-même, éventuellement ? Qu’est-ce à dire ? Non, Kévin lui jure qu’il n’est pas son type de mec, que ça restera purement dans le domaine dans l’entraide amical, rien de plus. Okay, Alex commence à se faire à l’idée, il a l’impression que ses bourses lui pèsent de plus en plus lourd, excusez de cette grivoiserie, alors pourquoi pas ? Sauf que… son acceptation de ce gamahuchage improvisé (et qui se révèle plus que fort satisfaisant) entraîne une foultitude de problèmes auxquels Alex n’aurait jamais songé… en premier lieu, qu’il a du mal à séparer les plans cul de ses sentiments, et que ceux-ci s’avèrent soudainement plus compliqués à nommer, gérer, avouer que prévu…

Il y a des romans où l’on se sent immédiatement dans le bain, attiré, capté, dès la première phrase. Puis, il y a ceux où, au bout de quelques pages, on se surprend à penser que ce n’est pas vraiment top et que l’on va avoir du mal à finir le bouquin. J’avoue que c’est cette seconde pensée qui m’a traversé l’esprit au bout de quelques paragraphes. Deux explications à ça : la mise en page de l’ebook, où les dialogues montrent une forte indentation par rapport aux paragraphes du récit pur, c’est-à-dire qu’ils sont décalés vers la droite de façon peu agréable. Et… le style desdits dialogues, qui sont fort nombreux. En fait, ils sont tout simplement trop raides, trop « construits », pas assez « vrai langage parlé de tous les jours ». Deux jeunes qui bavardent ne parleraient jamais comme ça. S’ajoute à ce style presque guindé, malgré quelques gros mots, l’ajout de « lol » ou « Ha, ha » quand l’auteur veut signaler qu’une phrase a été prononcée de façon ironique ou en blagant. Personne, je pense, ne dit « lol » dans une conversation, ou du moins non sans dessiner des guillemets en l’air pour signaler que ce « lol » est employé ironiquement. Quant aux « ha, ha », personnellement, j’aurais préféré que l’auteur les enlève et remplace par « dit-il en riant » ou quelque chose dans le genre. Ça aurait fait plus naturel, plus fluide. Du coup, cette sensation de peu de réalisme des dialogues s’en est trouvé renforcée.

Mais étrangement, après avoir éprouvé du mal à avancer dans l’histoire, d’un coup d’un seul je me suis retrouvé happé. Littéralement. Okay, je l’avoue et le confirme, l’hétéro qui non seulement se sent peu à peu attiré par un homo amoureux de lui, mais commence même à ressentir des vrais sentiments pour lui, l’histoire du gay qui réussit à « lever un hétéro », en somme, est un fantasme que je ne dois pas être le seul gay à chérir. Que ceux parmi mes lecteurs gays qui ne sont jamais tombés amoureux d’un hétéro pur et dur, à leurs risques et périls, avec force souffrance et larmes, lèvent la main ! Je pense ne pas exagérer si je dis que nous sommes tous passés par là, à un moment ou un autre dans notre vie. Que l’auteur présente donc ici un récit qui non seulement, dans sa trame narrative, sonne assez vrai, mais qui sert ce fantasme dans un sens (probablement) voué au Happy Ending est assez jouissif. J’ai donc adoré l’histoire, j’ai fondu avec le premier baiser, et à partir de ce moment-là, j’ai été conquis, peu importe si les dialogues restent un peu trop plats pour moi. Que l’histoire s’avère ne pas être un long fleuve tranquille, mais qu’Alex reste consistant dans sa gentillesse, ses questions, ses doutes, ses appréhensions, a contribué à ce que je me sente finalement « à la maison » dans ce roman.

Je dois quand même ajouter un dernier truc : cher auteur, je sais de ma propre expérience que chasser toutes les coquilles de ses écrits est un travail de longue haleine, et si l’on s’y attèle tout seul, sans aide d’une autre personne, on court à la cata. Cest-à-dire, on se retrouve avec une publication qui contient bien des fautes de grammaire ou de frappe que les lecteurs•trices ne vont pas tarder à relever et qui jettent un vrai ombre sur le plateau d’une histoire plutôt bien construite et ficelée. C’est dommage, ça gâche le plaisir de la lecture. Je recommanderais donc l’emploi d’un relecteur ou d’une relectrice digne de ce nom—j’envoie un clin d’œil et un bisou à la mienne et à ses yeux de lynx. Il serait donc bien de songer à (peut-être) revoir les dialogues pour les faire sonner plus naturels et surtout à gommer ses fautes.

Mais à part ça, et malgré mon appréhension initiale, je me suis carrément régalé. C’est mignon, c’est somme toute agréable à lire, les quelques péripéties tombent à point nommé quand le récit semble prendre une tournure trop pépère, et j’ai beaucoup aimé les deux protagonistes, notamment Alex (sans avoir trop d’atomes crochus avec Sam—comme c’est bizarre, dis-je en blagant). Le bouquin se termine, en revanche, très astucieusement par un « cliffhanger », c’est-à-dire un développement de dernière minute qui remet tout en cause et qui annonce une suite, que je serais plutôt impatient de découvrir. Est-ce qu’Alex et Kévin… ou Alex et Sam… ou encore une autre constellation ? Impossible à dire, mais je vous tiens au courant dès que j’aurai mis la main sur la suite. En attendant, et malgré le point que je me dois de retirer pour les éléments élaborés plus haut, je me suis éclaté finalement à la lecture de ce tome 1 (qui finit donc à 4 étoiles, mais que je mets tout de même dans les coups de cœur, une fois n’est pas coutume). Vivement le tome 2 (déjà paru, mais que je dois encore me procurer).

PS : j’ai oublié de mentionner : il y a du cul, dans ce roman. Du cul, du cul, du cul. M/M et M/F, en plus. Mais pour une fois, je n’ai rien à y redire. Car les scènes sont bien amenées, fluides, sacrément bien écrites, efficaces, et s’inscrivent dans le récit de façon pour le coup archi-naturelle. Ce n’est pas du cul pour mettre du cul, mais parce que ça a son importance et dans l’histoire et dans l’évolution d’Alex. Je vais vous surprendre, mais je les ai trouvées fichtrement chouettes, ces scènes ! À bon entendeur…

Infos

Auteur : Martin Malcense
Titre : 
Ma copine me manque mais je veux rester fidèle (Alex et Kévin, tome 1)
Publié par : 
Auto-édité
Publié le : 
11 mai 2021
Genre(s) : 
Romance, hétéro devient homo
Pages : 
216
Disponible en : Ebook & Broché
Lu par : 
ParisDude
Sensualité : 5 flammes sur 5

Note

4 étoiles sur 5

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