Après deux années où nous ne vous avons pas parlé du Prix du roman gay (par simple oubli de notre part – toutes nos excuses), nous nous sommes enfin rendus à nouveau à la cérémonie de remise, qui a eu lieu hier, 13 novembre, au Tango, à Paris.
Petit historique
Pour rappel, le Prix International du Roman Gay a vu le jour en France en 2013 à l’initiative de l’association Verte Fontaine et des Éditions du Frigo sous l’impulsion du dynamique et très prolifique Gérard Goyet. Après onze années de loyaux services, celui-ci a souhaité transmettre son « bébé », et Stéphane Maton-Vann fut désigné pour assurer la relève.
Le jury international (France, Belgique, Canada et Portugal) est composé d’écrivains, vidéastes, critiques, artistes, juristes, lecteurs et lectrices, LGBTQI+ ou non. La thématique gay de ces « ouvrages permettant à tout un chacun d’entrer dans la fiction et dans le processus d’identification sans se sentir mis à l’écart » (en filigrane ou au centre de l’œuvre, mettant en scène des personnages homosexuels, assumés ou non, qu’ils vivent ou non leur sexualité, premiers ou seconds rôles) est certes le critère de sélection mais ce sont bien les qualités littéraires qui sont récompensées.
La cérémonie
La cérémonie a démarré vers 19h45 dans le cadre chaleureux et si délicieusement « vintage » du Tango, dans une ambiance amicale et joyeuse. La liste des gagnant•e•s était longue, reflétant plusieurs genres littéraires et représentant le spectre LGBTQI+ dans toute sa belle diversité. De même, les discours de remerciement se sont fait écho des différentes sensibilités des auteur•e•s primé•e•s. D’aucuns ont opportunément rappelé que nulle lutte n’est jamais gagnée à jamais. D’autres ont souligné les progrès salutaires mais toujours précaires dans les domaines de l’acceptation et de la tolérance et ont mis l’accent sur l’éternelle nécessité d’unité de nos communautés. Il y a eu de l’émotion, de l’humour, de l’optimisme, le tout accompagné des introductions bienveillantes de Stéphane Maton-Vann, qui a brillamment repris le flambeau de notre cher Gérard Goyet (qui déjà avait mis la barre très haut).
Dans ce cadre où l’on se sentait tout de suite à l’aise, la cérémonie a été une belle réussite non seulement pour la littérature dans toutes ses émanations, mais aussi pour les personnes LGBTQI+. Que ce soit l’équipe technique, le personnel œuvrant derrière le bar, les différent•e•s intervenant•e•s ou Stéphane lui-même, malicieux, gentil, un être vraiment exquis, toutes et tous méritent un grand merci pour cette soirée sous le signe de l’ouverture et de l’amitié. Nos excuses pour les photos, dont certaines sont floues (pourtant, on n’a trinqué qu’après coup), mais elles montrent peut-être notre sincère plaisir d’avoir été présents.
Un petit aperçu en photos
Palmarès
Voici donc sans plus attendre la liste complète des gagant•e•s :
Grand Prix du Roman Gay 2025
Berceuse pour Octave et Paul d’Arthur Cahn (Christian Bourgois Éditions)
Prix du Roman Étranger
Les larmes rouges sur la façade de Navid Sinaki (Éditions Le Bruit du Monde)
ex aequo
L’homme camouflage de José Ando (Éditions Fayard)
Prix spécial du Jury
Frédéric un amour infini de Dominique Faure (Ex Aequo Éditions)
Prix Gérard Goyet
L’Eden à l’aube de Karim Kattan (Éditions Elyzad)
Coup de Cœur
Vie sexuelle landaise de Laurent Kiefer (Éditions Dunombril)
Découverte
Doses X-statiques de Marc Kiska (Abstractions Éditions)
Premier Roman
Chœur infime de Billy-Ray Belcourt (Dépaysage Éditions)
ex aequo
La voix des fauves de Julien Pellaton (Paulette Éditions)
Roman Queer avec mention spéciale
Lui(t) à la folie de Gabriel Kevlec (Éditions OLNI)
Autobiographie
Tu m’as volé mon étoile de Jean Nainchrik (Éditions Récamier)
Essai
Ce que Grindr a fait de nous de Thibaut Lambert (Jean-Claude Lattès)
Plume Militante
Tous les silences ne font pas le même bruit de Baptiste Beaulieu (Éditions de l’Iconoclaste)
Récit
Ablation de Giacoma Zangara (Éditions Le livre en Papier)
ex aequo
Vous vouliez ma chaleur, vous aurez mon feu de Paulo Higgins (Éditions Hors d’Atteinte)
Meilleure Autrice
Djenny Bergiers pour La révolte de l’été (Plume Blanche Éditions)
À titre Posthume
L’amour des hommes singuliers de Victor Heringer (Éditions Denoël)
Grande Saga
Le cirque russe de Lacretelle de Jasna Samic (M.E.O. Éditions)
Roman de Passion
La trilogie des illusions de Patrick Lowie (Asmodée Edern Éditions)
Thriller
La dernière tentation de Judas de Philippe Battaglia (Éditions de l’Atalante)
Fantastique
Mystique de Raph’K (Artfusion Éditions)
Science-Fiction
Ne pars pas de Florian Parent (édité à compte d’auteur)
Fantasy
Chant noir, Ailes d’or de Noémie Wiorek (YBY Éditions)
Mémoire
Demain, ton visage de Frédéric Détrat (Éditions OLNI)
Roman Court
Karma de Jean-Philippe Fresnoy (PubliBook)
ex aequo
Le duo des ténèbres de René-Samir Helcim Nilbel (Éditions du Net)
Essai Transgenre
Je même en elle de Julie-Anne de Sée (Tabou Éditions)
ex aequo
D’un monde à l’autre de Léon Salin (Éditions Leduc)
Romance gay
Combats de vie de Noémie Barronie (édité à compte d’auteur)
Roman Érotique, et pas que…
Nordick de Lilian Auzas (Prismes Éditions)
Meilleure Réédition
Tu seras seul de Jean-Marc Barféty (GayKischCamp Éditions)
Nouvelle
Le regard de Mathieu de Jérôme Goy (Éditions Lamiroy)
Recueil de poésie
Tremblements de ciel de Jean-Christophe Galiègue (5 Sens Éditions)
Œuvre théâtrale
Im-posture de Stéphane Couppez (Éditions Le Buisson Noir)
Prix de la Fulgurance Spontanée
Pipi Champagne de Maxime Vignaud (Burn-Août Éditions)
Manuscrit cherchant éditeur
Inversion de Alison de Saint-Amant
Meilleure Maison d’Édition
Éditions OLNI représentées par Ariane Frontezak et Valérie Collado
Prix d’honneur
à H&O Éditions pour son travail de réédition des œuvres complètes d’Yves Navarre
Figuraient aussi dans le carré final de la sélection du jury
Bouchecaille (Pierre Soudan)
Tu es Pierre (Gaëtan Faucer)
À la recherche de Salim (Roman Herdé)
Le serment des grenouilles (Nicolas Dauffy)
Tout ce que n’ai pas pu lui dire (Mohamed Cissé)
Toutes nos félicitations aux gagnant•e•s !
