Body at Buccaneer’s Bay (de ParisDude)

Dead Men Tell No Tales

Mystery Bookshop owner Ellery Page and Police Chief Jack Carson are diving for the legendary sunken pirate galleon Blood Red Rose when they discover an old fashioned diver’s suit, water-damaged and encrusted with barnacles. Further examination reveals the 19th Century suit contains a 21st Century body. Who is the mysterious diver? No one seems to be missing from the quaint and cozy town of Pirate’s Cove. Was he really diving for pirate’s gold? And if not, what exactly did he do to earn that bullet hole in his skull?

Et puis, ils étaient cinq. Je parle des livres de la série Secrets and Scrabble de Josh Lanyon. D’emblée, pour celles et ceux qui n’ont pas le temps de lire une critique en entier : si vous aimez les polars dites « cozy », si vous aimez les intrigues bien construites, les cadres pittoresque, les castings hauts en couleur, le suspense sans angoisse, et en supplément une belle romance dépourvue de scènes explicites (et de jurons explicites d’ailleurs), ce livre sera pile votre came pour vous – à mettre dans votre PAL de ce pas.

Maintenant, venons-en à la version longue. Ce livre nous ramène dans la paisible petite station balnéaire de Pirate’s Cove. Est-ce que je viens d’écrire paisible ? Désolé, ce n’est qu’en surface que ce mot est vrai. Depuis qu’il a déménagé ici de New York, le personnage principal Ellery Page, propriétaire de la librairie locale de polars, a le chic de tomber sur une moultitude de secrets étranges et longtemps cachés au fond d’un placard, pour ainsi dire. Plus important encore (avec l’effet « Tiens, surprise ! », dit sur un ton ironique parce que Josh Lanyon ? Polars ?), il semble tomber aussi sur cadavre après cadavre. Cette fois, l’histoire démarre par une plongée sous-marine qu’Ellery entreprend avec son petit ami Jack Carson, le chef de la police locale. Celui-ci, bien sûr, est un plongeur accompli, fidèle à cette préférence marquée de Josh Lanyon pour les mecs ultra-masculins et sportifs du genre « Je cache mes émotions derrière une façade de coolitude grincheuse » qu’elle met toujours en face de ses personnages principaux. Ellery n’est pas vraiment chaud pour explorer le monde sous-marin, sombre et effrayant ; qu’ils croisent un dangereux requin au bout de quelques minutes n’améliore pas l’expérience, non plus. Et qu’Ellery découvre enfin, après moins de vingt pages, une antique combinaison de plongée avec un mort dedans, encore moins.

Ce qui est étrange, c’est que personne n’a été porté disparu depuis très longtemps, à Pirate’s Cove. Alors, qui est ce mort ? D’où vient-il ? Que fait-il dans cette combinaison presque vieille d’un siècle, plus proche d’un scaphandre que d’autre chose ? Comment s’est-il retrouvé dans le navire coulé au fond de l’océan où il a été retrouvé ? Mystère et boule de gomme. Heureusement, l’une des estivantes de la ville, une veuve riche et criarde, débarque peu après dans sa librairie et le charge de découvrir l’identité de la personne qui, selon elle, veut la tuer. Ellery sait qu’il ne devrait pas accepter la mission, et pourtant, il ne refuse pas, même s’il est conscient que Jack verra cette décision d’un très mauvais œil. En effet, leur relation se refroidit dans des proportions glaciales, et Ellery commence à se demander si le beau-fils de la riche veuve, qui semble être plus qu’une connaissance de Jack, n’est pas responsable de cette évolution.

Ce qui est bien avec Josh Lanyon, c’est que je sais toujours à quoi m’attendre. Pas au niveau de l’intrigue car il y a des rebondissements imprévisibles et inattendus dans toutes ses histoires, mais au niveau de la qualité. Je ne suis jamais déçu, d’autant plus avec cette série –en fait, j’aime beaucoup le sous-genre « cozy ». Josh utilise de manière experte toutes les astuces et techniques auxquels l’on s’attend dans un livre ainsi étiqueté. Depuis le premier livre, Lanyon a créé un cadre à l’atmosphère merveilleuse avec la commune de fiction Pirate’s Cove, cette petite ville dans laquelle je me sens maintenant presque comme chez moi, avec ses rues étroites, ses bars pittoresques, ses beaux paysages, ses baies et criques, ses vieux bâtiments. Et bien sûr, le casting de personnages secondaires est tout aussi riche, imaginé avec amour et humour, une bande de cinglés attachants, si je puis dire, qui font toujours tout ce qui est en leur pouvoir pour rendre la vie d’Ellery un peu plus compliquée et donc les livres juste d’autant plus amusants.

La romance entre Ellery et Jack reste une intrigue secondaire et, comme il convient à un polar « cozy », ne contient aucune scène torride comme déjà mentionné plus haut (ce qui ne me dérange absolument pas). Pourtant, rien d’autre ne manque : les hauts et les bas de la relation qui vous pincent le cœur (Jack a de sérieux problèmes pour s’engager amoureusement, ce qui entraîne de fréquents moments où ma respiration s’arrête et où je tremble d’anxiété parce que je ne sais jamais si les deux auront leur « Happy Ending » à la fin ou pas) ; l’attirance mutuelle indéniable qui est la principale raison de ces tremblements ; les douces déclarations qui me font toujours fondre ; et les caractères, à l’opposé l’un de l’autre, que Josh maîtrise à la perfection – sensible versus impassible, disert versus taciturne, irrévérencieux versus sérieux, avec des moments où les rôles peuvent s’inverser pour des moments encore plus « Ohhh, comme c’est mignon ! ».

Dans l’ensemble, un autre régal dans cette série incroyable, un régal qui me fait attendre avec impatience, une fois de plus, le prochain épisode. Petit à petit, Secrets and Scrabble devient une institution pour moi, un peu comme les polars avec Poirot ou Miss Marple, que j’aime tant.