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Thuata: La Valkyrie et le Pianiste, épisode 1 (de ParisDude)

Synopsis

Mariés depuis sept ans, Clyde et Karola McKelloch’ vivent heureux avec leur petite fille Aislinn, à Thuata, le domaine ancestral écossais. Pianiste à la renommée internationale, le cadet de trois frères se concentre sur son concerto. Ancienne journaliste et critique musicale, sa femme gère sa carrière avec efficacité. Tout est parfait. Jusqu’au jour où Karola reçoit une lettre l’obligeant à s’envoler vers Berlin, sa ville natale. Dès lors, débute une histoire étrange, au goût métallique, fantastique, héroïque. Ce qui est habituel avec les Mac Kelloch’. Une épée légendaire s’apprête à reprendre son rôle. Mozart s’invite avec sa Flûte enchantée et des manuscrits inédits. S’y ajoutent une mirabelle très colorée, la franc-maçonnerie et une bibliothèque qui n’en fait qu’à sa tête. De même qu’un homme aspirant au 4e Reich. Pour éviter cette issue, les McKelloch’ devront suivre le rituel imaginé par le maestro, il y a deux cents ans. Après Anaïs et Iain, puis Alice et Fillian, c’est autour de Clyde et Karola que la trame se tisse. Ceci est le premier épisode de leur aventure qui en compte trois.

Notre avis

Allez, faites vos bagages, je vous embarque en Écosse (mais pas que). Ou plutôt, Jeanne Malysa vous (nous) y embarque, pour trois nouveaux tomes d’une saga de famille calédonienne – celle des McKelloch’ –, saga qui en compte désormais neuf en tout. Pour vous repérer, pas d’inquiétude, vous n’êtes pas obligé.e d’avoir lu les épisodes précédents (bien que rien ne vous empêche de le faire tout de même) – non seulement, dans ce livre, l’on trouve au tout début un récapitulatif des dramatis personae (et il y en a !), mais vous saurez davantage sur tous les personnages, leur passé et les aventures qu’ils ont vécues, au fil de la lecture.

Cette nouvelle trilogie au titre qui évoque une vieille légende germanique (celle des Nibelungen ; pour celles et ceux qui regardent ce nom avec incompréhension, il y a toujours Wikipedia pour les éclaircir – je vous en prie, il n’y a pas de quoi) tourne autour du couple formé par Clyde et Karola. Cette dernière, épouse de Clyde donc, est née et a vécu en Allemagne avant de convoler avec son chéri pianiste. Apparemment, elle n’a parlé que peu de sa famille, et ce pour cause. Et d’un, elle était un accident de parcours très tardif de ses géniteurs, donc mise de côté pendant toute son enfance et adolescence. Et de deux, lesdits géniteurs avaient plus qu’un léger penchant pour le IIIe Reich, faisant partie d’une mouvance nazi-nostalgique, voire plus, et menant en secret des recherches pour retrouver un mythique artéfact germanique. Mais chut !

Bon. Ces « charmantes » personnes se meurent (eh oui, la Faucheuse est impartiale comme ça, elle finit par emporter les meilleurs comme les plus puants), et Karola, leur fille unique, se voit contrainte, bien malgré elle, de se rendre à Berlin pour régler la succession. Et c’est là que tout s’emballe, que l’aventure se met en branle, que la quiétude du début du livre se termine, et on est emballé dans une quête tout juste amorcée dans ce tome, mais que je devine presqu’Indiana-Jonesesque par la suite.

Je préviens tout de suite, si vous êtes cartésien à 200%, que le moindre soupçon de choses inexplicables car surnaturelles vous donne de l’urticaire, que tout doit être sciences exactes, physique, chimie, biologie, faites l’impasse sur cette saga. Si, au contraire, vous êtes comme moi et aimez le genre Fantasy (ou, dans la même veine extra-naturelle, la science-fiction, les histoires de magiciens, etc.), vous pouvez y aller. Car forcément, qui dit artéfact légendaire, dans une intrigue romanesque, dit mystique, fantômes, bibliothèques qui mènent leur propre « vie », chats sauvages étranges, enfants qui causent aux animaux, pianos quasi magiques, j’en passe et des meilleurs. J’ai trouvé ces petits détails avec bonheur (je suis friand de ça) dans ce livre, d’autant plus qu’ils sont utilisés avec parcimonie et intelligence, à doses homéopathiques ; ils ne jouent pas forcément le rôle du deux ex machina(vous savez, ce truc – et ça peut être un objet, un personnage, peu importe – qui apparaît littéralement de nulle part pour sortir l’écrivain.e du pétrin et amène une solution qui eût été autrement plus difficile à trouver sans lui), mais est juste là en strate discrète. On sait que tout n’est pas « normal », dans l’univers de Thuata, mais on s’y habitue sans problème, on se surprend même à se dire que ce serait chouette d’avoir ça dans sa vie aussi.

En voyant ma note de 3,5 étoiles, vous vous doutez peut-être que tout n’a pas été à mon goût. Je vais vous dire ce qu’il en est. Passons sur les virgules manquantes (notamment dans les subordonnées relatives explicatives, qui en exigent une) ; je sais que je fais quelque peu une fixette sur elles (si, si, et j’assume). Tout d’abord, j’ai trouvé le démarrage très (trop ?) poussif. La première rentrée de classe de la petite Aislinn, la fille de Clyde et Karola, est une scène mignonne, mais elle occupe au bas mot 15% du livre. Bien sûr, ces 15% ne sont pas uniquement employés à conter cet épisode, mais aussi à donner des clés pour comprendre l’endroit (Thuata) et les personnages. Mais pour moi, il y avait trop d’explications dans le mode raconté, et pas assez de choses montrées. Vous qui me connaissez savez que j’aime faire ce distinguo pour les œuvres de fiction. Exemple : quand on raconte, on annonce qu’il fait chaud et qu’on est lundi matin. Quand on montre, on décrit les perles de sueur sur le corps du personnage au réveil, le reflet des premiers rayons de soleil sur sa peau nue et le chant des oiseaux entrant par la fenêtre ouverte. Puis, pendant que le personnage s’étire, il a une pensée amusée pour un truc que quelqu’un a dit la veille lors du pique-nique dominical en famille. Vous voyez – on a les mêmes infos dans les deux cas de figure (il fait chaud, on est lundi matin), sauf que dans le deuxième, non seulement on le sait, mais on le voit, on le vit, on y est.

Hélas, ce trait continue tout au long de ce livre. Beaucoup, beaucoup d’explications, et beaucoup, beaucoup de détails. Trop, à mon goût. Parfois, moins égale plus. Je sais, il y a vraiment beaucoup de personnages; c’est donc sympa, voire indispensable, de savoir qui est qui. Il y a cependant manière et manière de tisser cette toile de fond, de fournir ces bouts d’antécédents, de planter le décor. Des flashbacks, par exemple, sur des scènes qui englobent ce que l’on veut véhiculer comme info. Puis, quand A sourit en entendant une phrase de B, je n’ai pas forcément besoin de savoir quelle pensée a déclenché cette réaction d’A. À trop expliquer, on enlève la part de mystère que peuvent avoir les personnages, on clarifie trop certaines situations, et parfois, la tension et le suspense se perdent en cours de route. Surtout quand le mode narratif choisi est ce que l’on appelle la narration omnisciente, où le lecteur fait l’expérience d’une scène en passant d’un personnage à un autre. Ça donne à l’arrivée beaucoup de passages qui font plus remplissage qu’avancement de l’intrigue ou évolution d’un personnage.

Parlons des personnages, ensuite. Je les ai bien aimés, mais ils viennent tous avec leur paquet d’explications sur leur passé, leur place dans le clan et dans l’intrigue, leurs traits de caractère juste racontés, rarement montrés. En plus, ils sont tous intrinsèquement gentils, aimants, soudés, et du coup, ils ont fini par se ressembler quelque peu (pas les méchants, hein, parce qu’eux, ils ne sont que méchants). Personne n’avait un truc particulier à lui ou elle, je ne sais pas, une lubie, un tic de langage, un trait de caractère distinctif, un défaut, une faiblesse. Seule Aislinn, étant une petite fille, avait droit à un traitement un peu plus poussé (de mignonettes fautes de grammaire). Les autres, j’ai bien peur, restaient trop lisses pour être vrais, presque en deux dimensions.

Ceci étant dit, il y a l’intrigue. Une fois qu’elle démarre pour de vrai, elle démarre. Je ne peux donc pas dire que je me suis ennuyé, malgré certaines longueurs (parfois juste une petite demi-phrase superflue), bien au contraire. Dans l’ensemble, j’ai bien aimé le livre, et j’ai hâte de voir où Jeanne va me mener. Deux autres tomes pour le découvrir. Je vous en parlerai prochainement sur ce site.

Attention!

L’auteure me signale que les trois tomes de cette trilogie ne sont plus commercialisés. Il ne reste que les stocks disponibles sur Amazon et des exemplaires papier, que vous pourrez vous procurer en vous adressant directement à l’auteure – vous la trouverez facilement sur Facebook. En revanche, ne cherchez plus Jeanne Malysa car ce pseudonyme, sous lequel elle publiait ses ouvrages, a disparu pour laisser place à son vrai nom, à savoir Ariane Frontezak. À bon entendeur…

Infos

Les informations ci-dessous ne tiennent pas compte des renseignements récents dont je vous ai fait part ci-dessus, sous le titre « Attention ».

Auteur : Jeanne Malysa
Titre : 
Thuata : La Valkyrie et le Pianiste, épisode 1
Publié par : 
Ex Aequo
Publié le : 
1er septembre 2022
Genre(s) : 
Saga, Surnaturel, Aventure
Pages : 
256
Disponible en : Broché
Lu par : 
ParisDude
Sensualité : 
2 flammes sur 5

Note

3,5 étoiles sur 5

Où acheter

L’auteure

Née à Paris un 10 novembre, Jeanne a connu sa première désillusion à l’âge de sept ans. En effet, elle a appris que le 11, jour férié, ne l’était pas pour lui laisser le loisir de profiter de ses cadeaux, mais pour une tout autre raison. Le scorpion qu’elle est a fini par s’en remettre.

En plus d’une belle famille, elle a un chien et trois chats, un jardin et les oiseaux qui vont avec.

Indépendante jusqu’au bout des ongles, elle a toujours travaillé et le dernier en date a été sa grande passion. Pensez donc : son ancienne « usine » est une belle institution qui lorgne la Seine et fait de l’œil à la Concorde.

Elle a commencé à écrire, sur le tard, pour ne plus jamais s’arrêter. Ses romans sont essentiellement contemporains, mêlant l’Histoire, la romance, le mystère, l’érotisme, parfois l’ésotérisme, parfois le surnaturel, le suspense, l’aventure, et un peu d’humour aussi.

Ses nouvelles sont érotiques.

Sa devise d’écriture : batifoler avec des mots, taquiner le verbe, jouir du point final, c’est s’envoler vers l’autre petite mort. Vous voici prévenu !

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