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L’affaire de Luynes (de ParisDude)

Couverture de « L’affaire de Luynes »

Synopsis

Décembre 1621, sud du royaume de France : en campagne contre les huguenots, le connétable de Luynes, favori et amant de Louis XIII, meurt brutalement dans sa chambre. La version officielle parle de fièvre pourprée mais le grand nombre d’ennemis que s’est attiré le Connétable durant sa fulgurante carrière fait soupçonner un empoisonnement. Louis de Bourbon-Verneuil, alias le Dioscure, demi-frère du Roi, est chargé d’enquêter en secret. Ses investigations, aussi dangereuses que luxurieuses, le conduiront de riches salons en bas-fonds sordides où amitiés et inimitiés se brouillent : il lui faudra déployer tous ses talents pour échapper aux pièges parfois mortels et percer le mystère !

Notre avis

Après la lecture du premier tome de cette série de polars historiques, j’espérais que le deuxième serait tout aussi réussi. Et que puis-je dire – point ne fus déçu ! Le livre commence par la mort du favori du roi Louis XIII, le connétable (c’est-à-dire, chef des armées et de la guerre, juste derrière le roi, bien sûr) Charles d’Albert, duc de Luynes, pendant une campagne militaire contre les Huguenots, menée dans le sud du pays. La raison officielle évoquée est la fièvre pourprée, mais le demi-frère du roi, Louis « Louison » de Bourbon-Vernueil, suspecte tout de suite un empoisonnement – la mort a été trop fulgurante, après tout. Ses soupçons se portent aussitôt sur la Reine mère Marie de Médicis. À peine réconciliée avec son fils et réadmise à la cour après un long exil à Blois, celle-ci a toujours détesté l’influence du connétable sur le roi, et le décès d’icelui pourrait lui permettre de revenir au pouvoir. Puis, franchement : du poison d’un côté, une Médicis de l’autre – point ne faut être doué en criminologie pour faire le rapprochement.

Louison s’attelle donc à l’investigation de l’affaire. Il part pour Bordeaux, où il enquête dans les bas-fonds de la Cour des miracles, où règne le coësre local. S’ensuivent des attaques par d’illustres et inquiétants agents presque fantomatiques, des fuites, des infiltrations, de folles chevauchées, des séjours d’étape dans des châteaux, des manoirs, des abbayes ; et, Louison étant Louison, des joutes sensuelles à qui mieux-mieux. Le tout sur fond d’intrigues politiques et de luttes de pouvoir entre nobles du royaume. Bien entendu, notre Dioscure, assassin mais grande fleur bleue devant l’Éternel, tombe aussi amoureux. Il réussit in extremis à résoudre l’énigme et même d’en faire une grande victoire politique pour son roi bien-aimé.

J’ai retrouvé dans ce livre la même verve, la même pétillance, le même amour et le même appétit de l’auteur pour croquer cette belle langue qu’est le français. D’un rythme soutenu, il même sa barque jusqu’à bon port en nous offrant de savoureux dialogues, des situations coquines, des intrigues et complots dans tous les sens (sans être complètement déroutants), et le tout dans le format d’un polar bien ficelé. Pour qui suit les pistes, le coupable peut être trouvé aisément, mais avec des retournements de situation et les allégeances trompeuses des uns et des autres, on ne sait jamais vraiment si l’on a bien visé. Le tout est moult fois entrecoupé et allégé par les galipettes de notre Louison. Ce gars-là aime le mâle sous toutes ses formes, jeune ou vieux, musclé ou adipeux, poilu ou glabre, parfumé ou exhalant une virilité épicée, et n’est pas sectaire quant à ses origines sociales, non plus. Il explore muges et oursins, pectoraux et entre-jambes avec un enthousiasme communicatif. Puis, ses aventures de couche sont narrées dans ce langage qui se veut d’époque et qui ajoute à la croustillance, pour ne pas dire qui rend tous ses actes sexuels joyeux, parfois drolatiques, mais toujours jouissifs (sans jeu de mot).

D’aucuns ont argué qu’il fallait être un féru d’Histoire pour suivre les péripéties de notre beau Dioscure. Je ne suis pas de cet avis. Il suffit de s’y connaître un tant soit peu (genre, on passe cinq minutes sur Wikipédia, et le tour est joué) pour savoir que, derrière le sobriquet de « grosse banquière » se cache, bien sûr, la Reine mère Marie de Médicis (les Médicis étaient à l’origine une famille de banquiers à Florence), que le connétable, c’est de Luynes, qu’il s’agit du frère jumeau de Louison, Henri, quand il est question d’évêque de Metz, etc. Je dirais même plus : quand on aime l’Histoire (même sans en être un grand expert) et quand, en outre, on aime les romans gay avec un côté ancien régime et une grosse pincée d’olé-olé, eh bien, on est bien servi par cette série. J’ai hâte de poursuivre les aventures de Louison dans le tome 3.

Infos

Titre : L’affaire de Luynes (Le Dioscure, tome 2)
Auteur : Philippe Gimet
Publié par : H&O
Publié le : 13 mars 2017
Genre(s): Polar historique
Pages : 207
Lu par : ParisDude
Sensualité : 5 flammes sur 5

Note

5 étoiles sur 5

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Nous avons acheté un exemplaire de L’affaire de Luynes.

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