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Frédéric, un amour infini (par Christophe)

Synopsis

Depuis un an déjà, François note dans de jolis carnets le fil de ses jours avec Frédéric. Pour Frédéric.

Il y aura maintenant cette autre année de leur vie ensemble, avec ses peurs et ses bon-heurs, ses rêves et ses cauchemars, entre musique et écriture, entre quête et inquiétude.

Qui est cette Liliane qui se fait appeler Lyane et qui veut s’enrouler autour de l’existence de Frédéric ?

Où est Noël, cet homme aujourd’hui âgé qui aurait abusé François lorsqu’il était enfant ? L’a-t-il vraiment fait ? Est-il mort à présent ?

Le spectacle des élèves-artistes devra-t-il être abandonné pour cause de menaces homophobes ?

Après Frédéric – Instants de grâce, prix du Roman Gay 2022 dans la catégorie Romance, voici le récit de la suite des vies entrelacées de Frédéric et de François. Une écriture déli-cate, qui distille sensualité et force des sentiments dans d’autres « instants de grâce ».

Ce nouvel opus, dans la continuité du précédent, peut se lire indépendamment.

Notre avis

Dans Frédéric – Un amour infini, Dominique Faure nous propose la suite d’un premier volume intitulé Frédéric – Instants de grâce (ce livre est présente deux fois, sur ce site, à savoir ici et encore ici).

Bien qu’il soit précisé, dans la 4ème de couverture, que ce tome 2 peut être lu indépendamment du tome 1, je pense vraiment que la lecture successive des deux volumes est à privilégier, d’autant que le début de ce tome 2 se présente comme le prolongement immédiat et naturel de la fin du précédent. Le lecteur retrouve ainsi les personnages qui lui sont familiers, et donc bien sûr le couple formé par Frédéric et François. Dominique Faure continue de décrire leur amour absolu, et à travers la narration de François, jamais cet absolu ne sera pris en défaut (cf. page 47 : « Il n’est rien de plus important pour moi qu’admirer, qu’aimer tout de toi », dit François à Frédéric). Bien sûr que cet amour est partagé, malgré un écart de conduite inattendu de Frédéric dans ce tome 2 ; mais François est bien plus qu’un compagnon, c’est un ange de patience, de tendresse, de douceur, qui ne vit et ne vibre que pour son Frédéric. L’homme idéal existe, c’est François !

Il subsiste dans ce volume des caractéristiques du précédent : il faut s’habituer au tempo lent du récit, qui ne conviendra pas à tous les goûts. On peut s’en inquiéter au début du livre, dans le chapitre « Un an déjà », une sorte de flashback inutile pour qui a lu le tome 1, et qui se traîne un peu. De même dans le chapitre « Union » qui ressemble trop au « Duo » du tome 1 et dans lequel les deux personnages exposent leur intimité avec un certain narcissisme (dont ils ne sont sans doute pas conscients) : comme dans leur « Duo », François et Frédéric sont alors dans leur bulle et l’on ne connaît rien du ressenti de leurs amis invités. L’aspect « sensualité de deux libellules », très présent dans le tome 1, réapparaît ici dans le chapitre « Une toute petite partie de toi », dans lequel François joue avec l’un des seins de Frédéric : subtil certes, d’autant qu’il n’est jamais facile de renouveler l’expression écrite de l’érotisme, mais longuet tout de même. Ce genre d’évocation peut lasser, selon la sensibilité du lecteur.

Toutefois, dans Un amour infini, Dominique Faure donne bien plus de consistance au tissu narratif, suscitant réellement l’émotion et l’intérêt du lecteur, et cela dès le début, dans le chapitre « Mademoiselle Dumont », chapitre empreint de douceur, de nostalgie, d’une fine tendresse. C’est le récit d’un très bel hommage de Frédéric à celle qui fut sa première enseignante de piano. Autre point fort de ce volume, l’apparition de personnages qui relancent l’intérêt du récit, notamment Cristal, Noël et surtout l’étrange et passionnante Lyane.

La musique est reine dans les deux volumes, dès les premiers chapitres, et pas seulement parce que Frédéric est pianiste. On sent l’extrême sensibilité de Dominique Faure à la musique, et c’est un bonheur de partager cette sensibilité. Du reste les références des œuvres évoquées sont-elles indiquées à la fin de l’ouvrage. La musique est notamment présente dans les spectacles à la fois musicaux, chorégraphiques, plastiques et théâtraux dans lesquels Frédéric s’implique comme pianiste – et l’évocation de ces spectacles est très intéressante. Sans qu’on s’y attende, le spectre de l’homophobie apparaît dans ces évocations de l’univers musical (Dominique Faure fait du reste un bon rappel historique de l’évolution de la condition des personnes LGBT en France depuis le début des années 80). C’est ainsi que Frédéric, pianiste subtil et talentueux, se retrouve un jour ciblé par des remarques très clairement homophobes d’un soi-disant critique musical qui reproche à ses interprétations un manque de virilité, sans doute en référence à son jeu (trop fin), à son répertoire (Mozart, longtemps considéré comme un « ouvrage de dames » par des critiques réactionnaires) et à sa silhouette androgyne. Au point que Frédéric envisage de changer de répertoire pour jouer des œuvres plus musclées, sans doute pense-t-il à Liszt ou Rachmaninov… Eh oui, l’homophobie peut s’exprimer là où on ne l’attend pas, et c’est bien triste.

Enfin, dans les derniers chapitres (différents de l’ensemble des deux volumes), que je me garderai bien de « spoiler », Dominique Faure termine cette arche romanesque en beauté, à la fois par la densité de la narration et par l’émotion réelle, sincère et pudique de pages qui donnent aussi son sens au titre de l’ouvrage, Un amour infini.

Infos

Auteur : Dominique Faure
Titre : 
Frédéric – Un amour infini
Publié par :
Éditions Ex Aequo
Publié le : 
5 décembre 2024
Genre(s) : 
Romance
Pages : 
321
Disponible en : Ebook & broché
Lu par : 
Christophe
Sensualité : 3 flammes sur 5

Note

4 étoiles sur 5

Où acheter

Sur l’auteur

Dominique Faure aime porter un prénom qui mêle les genres. Un Doctorat-ès-lettres témoigne de son goût pour l’écriture. L’enregistrement de sa voix, prêtée à ses personnages (audiobooks), la musique, le pastel animalier et la création de logiciels pédagogiques non scolaires contribuent à embellir sa vie.

6 commentaires sur “Frédéric, un amour infini (par Christophe)”

  1. Pardon, Christophe! Je voulais dire, pour le chapitre audio « Mademoiselle Dumont », le Nocturne n°2 op 9 de Chopin. La Fantaisie de Schubert est pour le chapitre « Chez Marlène ». Une question de curiosité et d’intérêt: êtes-vous musicien? Pianiste peut-être?

    1. Merci pour cette précision ! Aussi bien le nocturne op. 9 de Chopin que la Fantaisie de Schubert sont parfaitement en situation dans le contexte que vous avez imaginé.
      Hélas je ne joue d’aucun instrument mais la musique fait partie de ma vie depuis mon enfance. Je ressemble beaucoup au personnage de Marlène dont vous écrivez, dans le tome 1, qu’elle écoute Radio Classique et, sur France Musique, la bonne vieille Tribune des critiques de disques (que j’ai connue au siècle dernier …). Donc pas de pratique, mais beaucoup d’écoute et d’enthousiasme. Il se trouve que votre univers mêle étroitement littérature et musique, ce qui ne peut que me toucher !

      1. Merci de votre réponse, Christophe! Puis-je me permettre de vous envoyer les deux minutes audio de la toute fin de ces deux chapitres avec le Nocturne et la Fantaisie? Il me semble que cela pourrait vous plaire. Par mail en document joint MP3?
        Marlène est une personne, un personnage… qui pourrait bien exister, qui existe pour moi, tout comme Frédéric et que j’aime particulièrement. Un de mes amis, un monsieur fort âgé, me confiait que sa mère le détestait depuis tout petit, pire encore par la suite quand il lui a révélé ses attirances, et il a ajouté qu’il aurait rêvé d’avoir une mère comme Marlène. C’était extrêmement touchant de l’entendre… Je lui ai consacré un chapitre dans un autre de mes romans.
        A l’adolescence, je suivais aussi presque chaque dimanche la Tribune des critiques de disques… un livre à la main bien sûr (ce devait être Proust ou Gide à l’époque). Au siècle dernier…
        Peut-être aurons-nous un jour l’occasion de nous rencontrer, par l’intermédiaire de Dieter peut-être?
        Je l’espère.

        1. Bien sûr Dominique que je serais très content de recevoir le document audio dont vous me parlez. Je vous envoie un e-mail à ce sujet à votre adresse qui figure en page 301 du tome 2.
          Christophe

  2. Cher Christophe, je vous remercie beaucoup pour ce regard sur mes deux romans. Je vois en vous l’amateur de musique qui s’était déjà exprimé pour le roman de Michka « Fragments de nos vies ».
    Vous avez raison, bien sûr, sur le tempo lent de l’écriture et de la progression du récit, sur le rappel de l’essentiel du tome précédent dans le chapitre « Un an déjà », pour qui n’a pas lu le premier ou bien oublié, car il est paru il y a trois ans. J’ai bien conscience que cela peut paraître lassant.
    Je vous remercie de souligner le personnage de mademoiselle Dumont qui me tient à cœur. J’ai beaucoup aimé écrire ce chapitre. Je termine actuellement la version audio du texte et, précisément à la fin de ce chapitre, je fais entendre le début de la Fantaisie de Schubert, jouée par un ami pianiste (pas Frédéric, un autre Christophe!) qui monte jusqu’au septième étage… L’audio me permet ainsi de faire écouter un petit peu des musiques que j’évoque.
    Et c’est vrai qu’il y a sans doute un certain narcissisme – dont en effet je n’ai pas conscience!
    Je vous remercie pour tout cela, que vous dites si bien et qui me touche beaucoup! MERCI !

    1. C’est moi qui vous remercie, Dominique, pour la part de rêve que suscitent vos romans, pour votre vision du monde en général et du couple en particulier, une vision apaisée, lumineuse et bienveillante. Merci aussi pour votre acceptation des quelques réserves que j’ai pu émettre sur tel ou tel chapitre ou aspect des deux volumes. Je n’ai aucune prétention, n’étant qu’un simple lecteur, et comme beaucoup d’amoureux des livres, j’exprimer seulement mon goût personnel. J’espère que des lecteurs et lectrices qui ont souffert de déchirures dans leur vie pourront retrouver, notamment par le biais d’un personnage comme François, un peu de sérénité.
      Bien à vous,
      Christophe

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