« Simon Dale et les chatons de feu » (de Dominique Faure)

Pour vous, qui aimez la fantaisie, de deux choses l’une : ou bien vous avez lu et aimé L’hippopotame rose et vous attendiez la suite, ou bien vous ne connaissez pas, et c’est dommage ! Je vous parlerai donc de la suite de cette extravagante « hippo », au titre tout aussi étonnant, fantaisiste (farfelu ?) : Les chatons de feu. Eh oui, ils traversent le récit, ces petits chats un peu dragons, tout comme nos deux héros du tome 1 : Simon Dale (prononcez de préférence à l’anglaise) – dont c’est la suite des aventures (« extra-ordinaires », va sans dire) et j’entends qu’un tome 3 se prépare – et un certain Rodélio (admirez ce joli prénom, rare !)

Simon Dale, jeune Britannique fraîchement et hautement diplômé en sciences politiques, se laisse de nouveau embarquer par son ex-patron, Rodélio de Montferrat (oui oui, je vous prie !), sous couvert d’une curieuse organisation, l’UNBUA, en français : le Bureau des Nations-Unies pour les Affaires Extraordinaires.

Rodélio (de Montferrat, donc) fait d’ailleurs partie de ces « extraordinaires » qui traversent ce nouvel opus, vampire de son état, sous-secrétaire de l’UNBUA à l’élégant parler (pas toujours cependant !), intrépide et entraînant, merveilleusement beau aussi.

Amateurs de fantaisie – et celle-ci est de la plus haute ! – vous apprécierez le ton du récit, plein d’humour et que l’auteur fait souvent jubilatoire dans la bouche de son Simon Dale, les originalités dans l’expression qu’on rencontre çà et là au détour d’une phrase (« Je m’ombrageais les yeux d’une main », page 205), les petits airs de bande-dessinée, car Dieter Moitzi a l’art de sonoriser les bruits qui parsèment l’épopée de nos deux personnages (« FFffflouffe » page 207 lors du passage inattendu d’un chat tigré, « PLONK-PLONK-PLONK… Whizz ! Whizz ! Whizz ! » comme avertissement d’une machine infernale en forme d’escalier-tobogan, page 193, ou la disposition du mot « TOMBER », page 221, à découvrir !)

Allez, je ne vous en dis pas plus. Si vous aimez tout cela, si vous en avez la curiosité, vous vous laisserez conduire dans ces nouvelles aventures de nos deux héros.

Et voici deux extraits :

(p. 128) :

J’étais affalé sur le banc, épuisé, essayant de reprendre mon souffle. J’étais mouillé jusqu’à la dernière cellule de mon corps. Désespérément débraillé.

« C’était génial ! » s’exclama Rodélio derrière moi.

Ça ne méritait pas de réponse. Ma définition de « génial » ne correspondrait jamais à la sienne, il était donc inutile de le souligner. Je fermai les yeux et inspirai profondément. Expirai. Inspirai.

(p. 189) :

Juste au moment où je pensais que les choses ne pouvaient pas empirer, elles le firent, bien entendu. Après vingt minutes d’ascension, il se mit à pleuvoir. Violemment. Comme si les nuages avaient attendu ce moment pour déverser tout un océan de flotte sur nous. Je n’aurais pas été surpris de voir un ou deux poissons tomber du ciel. L’eau nous frappait si fort que malgré la dense canopée, je fus trempé en quelques secondes. Plus trempé encore, ce qui n’était pas peu dire.