Synopsis
Dans les rues de Pigalle, les cadavres déguisés, greffés et travestis se multiplient… Tout accuse Gabriel, chirurgien de jour et travesti la nuit.
Depuis un mois, des corps déguisés et travestis auxquels on a greffé des morceaux prélevés sur des animaux sont abandonnés dans Pigalle. Tout accuse Gabriel, et ses nuits passées à danser sur scène en travesti à l’Uranus ne plaident pas en sa faveur. Chirurgien de talent, il devient pourtant, aux yeux de tous, le nouveau Frankenstein. Pour venir en aide à son ami, Simon entre dans le tourbillon d’un Pigalle interlope où les préférences sexuelles ne sont un problème que pour ceux qui les jugent. Aidé par Bébert, le Commissaire et la Gandolle, il devra résoudre cette enquête, mais aussi faire appel à son Italienne de mère toujours de mauvaise humeur, mais prête à aider son fils, pour garder ce petit bébé que l’on a déposé chez lui, un soir pendant qu’il dormait.
Les meurtres s’enchaînent et les créatures créées par le meurtrier ne prennent vie que dans la réalité de l’âme humaine. Simon suivra la piste du « Monstre » jusque dans un manoir en Normandie et même dans une piscine de lait que Cléopâtre aurait adorée.
Pour que l’on continue à danser à l’Uranus, les visages seront démaquillés, les corps et les âmes déshabillées. Dans le Paris des Années folles, Simon évoluera avec plaisir au milieu des Invertis bien plus libres à cette époque qu’aujourd’hui.
Il devra comprendre la souffrance de ces hommes et de ces femmes dont l’apparence souvent extravagante n’est, au final, pas si trompeuse. Comme toujours, les personnages de cette histoire sont amateurs de bonne chère, authentiques et drôles.
Retrouvez Simon dans une nouvelle enquête parisienne au coeur des années folles ! Le quatrième tome d’une saga policière historique aux personnages authentiques, drôles et attachants !
Résumé
Ah, Annabel et son protagoniste principal, le fort sympathique Simon Simon ! Oui, le pauvre. Il n’a pas eu de chance au niveau de son nom. Se faire baptiser Simon alors que le mari de sa mère, un certain Monsieur Simon, l’a reconnu comme enfant légitime, faut vraiment pas être verni. Par ailleurs, s’il n’avait pas été créé par l’auteure, Annabel, franchement, il faudrait d’urgence l’inventer, lui et l’univers interlope de l’entre-deux-guerres dans lequel il évolue. Bien sûr, quand on l’a côtoyé depuis sa première aventure dans Les Plumes, on est maintenant familier avec ce détective très particulier. Il habite dans un bled dans le Loiret, juste en face de son ami désargenté et acolyte Bébert (le comte Albert de la Martinière dans le civil, « homosexuel de temps en temps », comme le présente la liste des personnages). C’est-à-dire, il y habite quand il n’est pas en Angleterre ou à Paris pour chasser le meurtrier futé. Le plus souvent, il fait ça sur demande d’un autre vieil ami, le Canard, commissaire au Quai des Orfèvres. Celui-ci se fait assister par l’inénarrable Gandolle (le jeune et filiforme Félicien, qui n’est pas l’ampoule la plus brillante du lustre et qui ne pense qu’à bouffer, mais qui a quand même son utilité).
Donc, si vous ne connaissez pas encore Simon Simon, sachez qu’ici, on va se jeter dans le quatrième tome de cette excellente série de polars, et que, pour votre propre bien, je recommande de se précipiter d’abord sur les tomes 1 à 3 (pour les plus impatients, oui, on peut lire ce tome séparément et tout seul, mais vous louperez trois autres bons bouquins… à vous de voir). Simon s’ennuie dans sa maison, il pleut, il fait gris, alors il honore le picolo un peu de trop. Il n’aurait pas dû. Car pendant son sommeil aviné, quelqu’un pénètre dans sa maison et lui laisse un petit cadeau souvenir : à savoir un marmot. Oui, tout à fait, un gamin, ou plutôt, comme Simon découvre quand il recouvre ses esprits et ouvre les langes, une gamine. Soi-disant la sienne. À Simon. Qui lui ressemble, en outre, d’après Bébert, alerté par les cris de la gamine. Bien sûr que Simon ne va pas la garder – lui, élever une gamine ! vous n’y penserez pas ! surtout depuis qu’il se fait plaquer par sa douce, la belle Violette, dans le tome 3 ! Mais il va quand même lui donner un petit nom, genre temporaire, parce qu’il ne peut décemment pas l’appeler la Pisseuse, alors bon. Ça sera Rose ; et puis, c’est tout.
De toute façon, il a d’autres chats à fouetter, notre Simon. C’est que le commissaire a encore besoin de lui. À croire qu’il est perdu sans le concours du détective ténébreux. Des cadavres horriblement mutilés et travestis se ramassent quasiment à la pelle, à Pigalle, et pour prouver auprès du divisionnaire, déjà un peu chatouilleux, qu’il avance dans l’affaire, il a prestement foutu Gabriel au zonzon. Gabriel, ou Gaby, est un chirurgien de talent le jour, et la plus belle plante sur la scène de l’Uranus, la nuit. Accessoirement, il est aussi un ami de Simon, alors le sang de celui-ci ne fait qu’un tour. Il faut sauver Gaby (à l’époque, tu te faisais condamner pour meurtre, ça signifiait couic, peine de mort). Manque de pot, non seulement la femme de Gaby est parmi les victimes (ni regrettée ni pleurée, par ailleurs, celle-là), mais tous les indices pointent vers le médecin. Il faut toute la niaque et toute l’obstination de Simon pour enfin commencer à voir la vérité poindre à l’horizon (enfin, au bout de quelques 400 pages fort divertissantes)… Et il ne serait pas Simon s’il ne sortait pas légèrement amoché, physiquement et psychologiquement, de cette enquête…
Mon avis
Vous aurez compris par le ton de mon résumé : l’univers de Simon (l’univers de cette série écrit de main de maître par la multi-talentueuse Annabel) est celui des Années folles. Vu le milieu dans lequel se déroule l’intrigue, on trouve son lot de parler très spécial, argot parisien saupoudré de mots émanant du large éventail lexical stéphanois, parce qu’il est comme ça, Simon : Stéphanois de naissance, Stéphanois de cœur. Et un petit peu Rital aussi. Bon, comme dans les autres tomes, la trame policière tient parfaitement le coup, j’ai retrouvé plein d’indices, des vrais et des faux, qui m’ont entraîné sur de multiples pistes. Je n’ai d’ailleurs pas réussi à trouver le coupable, cette fois-ci, même si à la fin, je me suis dit, mais bien sûr, c’est évident (donc, pas de fâcheux deus ex machina introduit à la toute dernière seconde, ouf).
Simon est égal à lui-même. Bien sûr, vu que c’est le premier bouquin de cette série que je présente, ça ne vous en dit pas plus, mais il a une belle constance dans cette série. Il est légèrement mysogyne, mais pas méchamment. Il a le sang chaud, mais il n’est pas vraiment violent. Faut juste pas trop le chercher, le père Simon, car il ne se laisse pas faire. Il se pose des questions tout le temps. Il aime les gens, et en même temps, les gens lui font un petit peu peur. Il a un cœur comme ça, Simon, mais il ne se laisse pas bouffer. Il a ses principes et ses valeurs, mais il n’est pas sectaire. Que Gaby aime les garçons, Simon s’en fiche. D’ailleurs, il manque se faire mettre par un magnifique domestique égyptien à un moment – oui, il est à deux doigts de céder, et à sa grande surprise, il constate que, même si ce n’est pas son truc, il savoure la baveuse soupe de langues que cet homme lui fait subir quand il n’est pas en mesure de se défendre.
J’adore le microcosme interlope qu’Annabel déroule dans ses bouquins, vraiment. Entre scènes cocasses et dialogues ô combien savoureux, qui m’ont fait rigoler plus d’une fois, est enchâssée une intrigue de polar bien amenée et bien ficelée. Les personnages hauts en couleur ne manquent pas à l’appel, comme dans les autres tomes de la série. Seul petit regret, Bébert est un peu moins présent, cette fois-ci. Mais de l’autre côté, il y a cette toute petite gamine que Simon baptise Rose et qui déclenche en lui des choses insoupçonnées, insoupçonnables et inavouables au début. Elle le fait fondre, cette gamine, comme un bonhomme de neige en plein désert. Une énigme supplémentaire, qui trouve son explication en cours de route (scène très touchante, au demeurant, et qui m’a extirpé une petite larmichette en passant).
Je ne peux pas vous en dire plus, sur cette histoire ni sur cet univers si particulier. Ce que je peux vous dire, en revanche, c’est qu’il faut se ruer sur ces bouquins, tous les cinq (plus la nouvelle pilote, pour faire bonne mesure), car c’est un véritable régal de se plonger dans cette époque et se frotter aux énergumènes qui peuplent ces romans. Par ailleurs, pour ceux qui aiment lire des petits extraits avant de se lancer dans un nouvel ouvrage, vous pouvez découvrir quelques pages dans le dernier numéro de L’Autre Rive. Avec ce roman, Annabel a remporté le Prix du roman gay en 2019 dans la catégorie Prix du roman policier ex aequo avec… votre humble serviteur (pour Le Cercueil farci). Après lecture, je dis haut et fort : ce prix est parfaitement bien mérité. Par Annabel, en tout cas, c’est sûr ; je ne saurai dire pour moi-même.
Allez, encore une recommandation à 100% pour vous.
La série
L’auteure, Annabel, a eu la gentillesse de me fournir les quatre premiers tomes de cette série, et j’avoue que je les ai dévorés. Étant donné la spécificité de ce site, j’ai pris la décision de ne pas les présenter en détail ici – il n’y a pas de thématique principale gay, après tout, dans ces tomes. Mais ça ne m’empêche pas de vous les recommander vivement. Je suis certain que, de toute façon, comme moi, si vous en lisez un, vous voudrez connaître la suite ou les événements précédents, selon l’ordre dans lequel vous rentrez dans la série. Je tiens aussi à préciser qu’il y a une nouvelle pilote (La Boîte à gamberge) ainsi qu’un cinquième tome, paru le 14 décembre 2020, La Rue des dames. Moi, c’est sûr, je vais me les procurer 🙂
Infos
Auteur : Annabel
Titre : Les Invertis, Les Enquêtes de Simon – Tome 4
Publié par : Gaelis
Publié le : 5 juillet 2019
Genre(s) : Polar
Pages : 423
Disponible en : Broché & Ebook
Lu par : ParisDude
Sensualité : 1 flamme sur 5
Note
5 étoiles sur 5
Où acheter
L’auteure
Les Invertis, tome 4 des Enquêtes de Simon, a reçu le Prix du Roman Gay 2019 dans la catégorie Roman Policier !
Après des études en arts plastiques durant lesquelles elle découvre l’Art nouveau et l’Art déco, qui nourrissent désormais une vraie passion, Annabel débute une carrière dans la musique. Elle chante et s’accompagne à la guitare et enregistre quatre albums de folk traditionnel américain. Elle part en tournée avec le célèbre harmoniciste américain Charlie McCoy pendant plus de 15 ans. Ses spectacles en solo connaissent le même succès, Annabel ayant su mélanger les styles et les passions pour créer un spectacle qui touche toutes les sensibilités. Sans artifice, sa musique est épurée et minimaliste. Elle apparaît aux côtés d’Hugues Aufray, du groupe anglais The Animals, de Graeme Allwright, Michael Jones, Gildas Arzel ou encore Jean-Felix Lalanne. Elle forme également un duo acoustique avec la chanteuse américaine Liane Edwards appelé Women Folk et enregistre son dernier album avec Christian Séguret et Olivier Andrés pour une tournée des Zéniths avec Hugues Aufray. Le luthier Franck Cheval, probablement le plus grand créateur de guitares acoustiques en France, s’intéresse à cette artiste à la sensibilité et au charme contagieux, et lui propose de créer son propre modèle de guitare, comme il l’avait fait auparavant pour Francis Cabrel, Johnny Halliday, Diane Tell, et d’autres artistes.
Mais les années passant, Annabel se lasse de la vie sur la route et des aléas de la vie en tournée… En 2010, elle rejoint Paris pour y mener des études de graphisme au terme desquelles elle trouve chez les éditions Voisin-Duchâteau, plus gros éditeur français de magazines musicaux, le moyen de mener de front ses deux passions principales : le graphisme et la musique. Elle est engagée comme directeur artistique et maquettiste pour le magazine Guitare Vintage, le Guide d’Achat Guitarist et bien d’autres encore. Sa rencontre avec Christian Séguret marque un point fondamental dans sa carrière puisque cette collaboration au départ musicale s’étendra jusque dans la réalisation des maquettes des ouvrages que le musicien et journaliste lui confira. Ainsi, une série de livre sur la guitare vintage, L’Encyclopédie de la Guitare, verra le jour sous la plume de Christian Séguret et sous la direction artistique d’Annabel. Trois volumes sont déjà parus et trois autres restent encore à venir. Ce retour à une vie plus calme et plus sédentaire lui permet de se consacrer à sa passion pour la lecture et de retrouver dans la quiétude de sa maison de la région parisienne ses auteurs préférés comme Louis-Ferdinand Céline, Victor Hugo, Agatha Christie mais aussi Frédéric Dard et de se passer en boucle ses dialogues préférés par Audiard, ou ses séries-fétiches et sans snobisme : Hercule Poirot et Columbo. Cette passion pour les enquêtes avec costumes mais sans hémoglobine, ces énigmes à la mécanique redoutable et basées sur les déductions et la réflexion la mènent à faire naître Simon, son détective italo-stéphanois, taciturne, amateur de bonne chère et d’argot. En moins de deux ans, elle écrit quatre volumes qu’elle expédie chez les éditeurs, sans trop d’illusion mais néanmoins folle d’espoir… Le premier tome de Simon, Les Plumes, paraît en avril 2017, suivit des Cocottes en juin et sera suivi d’une nouvelle et de deux autres prêts à être publiés, et, espère-t-elle, de tous ceux qui germent déjà dans une imagination dont la fertilité la surprend elle-même… Peut-être parce que tous ces personnages de Simon sont inspirés du milieu de la nuit qu’elle connaît bien et affectionne particulièrement. Le lecteur retrouvera ainsi au fil des pages des fleurs de pavé, des meneuses de revue, des travestis, des musiciens, des concierges, des tenanciers et matrones, des policiers et des mariniers. Une flopée de personnages authentiques et populaires, qui raviront le lecteur par leurs dialogues ciselés et agrémentés d’argot et de « gaga » stéphanois, qui vous séduiront tant par leur originalité que par leur humanité..
Ce livre nous a été envoyé par l’auteure pour que nous puissions vous livrer notre avis honnête et sincère.
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