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« Histoires pédées », Saison 3 (de ParisDude)

Synopsis

Début 2020, Pou lance la collection « Histoires pédées ». Il s’agit d’une série de contes érotiques – voire franchement porno – où, disons, il y a une majorité d’hommes. La saison 3 est sortie au printemps 2021.

Homme à lunettes, par Antonin Crenn
« Ces mêmes copains qui, lorsqu’ils devaient former des équipes de foot, refusaient toujours de te prendre, ces mêmes copains te disent ce soir : Prends-moi. »

L’Encre et la sueur, par Nicolas Petit
« Il y a des textes qui ne s’écrivent comme il faut que le sexe tendu. »

Kostas, par Alix Roussios
« La pulpe de ses doigts sous mon tee-shirt, constellations qui tombaient sur mon torse éveillé. Toutes ces légendes sur les ports ! »

The Winner Takes It All, une histoire pédée dont tu es le héros, par Guillaume Marie
« Luc a sa main sur son paquet comme ils font tous quand ils ne savent pas quoi faire de leurs mains et il te dit : Monsieur, je peux faire une douche ? »

Notre avis

Un seul mot suffit pour décrire cette saison 3 des fort sympathiques et fort alléchantes Histoires Pédées : excellent. Si j’étais un fan des hyperboles et des superlatifs surannés, je dirais même : excellentissime. Oui, j’ai enfin trouvé le temps d’ouvrir ces quatre derniers opus de la série, de les lire et de les apprécier. Je les ai trouvées tout aussi intéressantes et abouties que celles des saisons précédentes (voir ci-dessous pour les liens).

Cette fois-ci (et non, je ne les ai pas lues dans l’ordre que j’ai indiquée dans le synopsis), j’ai démarré l’entrée en matière avec l’histoire d’un mec qui, à l’adolescence, se met à écrire, qui invente son propre monde avec des mots, qui exprime ses fantasmes, et qui, quelque part, en écrivant, se cache de la réalité qui l’entoure. Jusqu’à ce qu’il tombe sur un type qui lui fait comprendre que les mots, c’est une chose, et que le réel, c’en est une autre, parfois incomparablement plus belle (et, soyons honnête, plus bandante aussi…).

Ensuite, attiré par le titre abbaesque, je me suis laissé entraîner dans une histoire de pion dans un internat, qui, entouré par de la testostérone à forte dose comprimée dans des bourses bien trop pleines, découvre les joies des parties de jambes en l’air clandestines, à deux, à trois, à quatre, dans un lit, sous la douche. Et moi, je découvre que ce n’est pas une histoire « linéraire », dans le sens habituel du terme, où on va sagement de la première à la dernière page, une par une, mais un jeu de piste où je suis, moi, le lecteur, le décisionnaire de l’intrigue, sautant de chapitre en chapitre au gré de mes envies.

Ah, et puis Kostas, ce beau marin solitaire qui se délecte d’un pauvre hère échoué (pour une nuit supplémentaire) sur son petite île grecque (car ledit pauvre hère a loupé le dernier ferry, c’est couillon). Kostas l’héberge, le nourrit, lui donne à boire, et ensuite, la chair étant la chair (et les Histoires Pédées étant, Dieu merci, les Histoires Pédées), ça se termine en apothéose orgasmique (avec en prime la petite mélancolie des au-revoirs du lendemain).

J’ai fini par l’histoire de l’ami Antonin Crenn, jolie destinée racontée à la deuxième personne d’un jeune ado sans amis, presque sans saveur, et qui, découvrant sa myopie et se voyant affublé de belles lunettes, d’un seul coup se transforme de vilaine chenille quasi invisible en splendide papillon qui ne compte plus ses succès auprès de la gente masculine… jusqu’à ce qu’il se fasse attraper dans le doux filet d’un deuxième narrateur à la première personne, derrière lequel je soupçonne (ou espère) l’auteur lui-même…

J’ai passé un excellent moment avec et dans ces quatre histoires, toutes encore si différentes les unes des autres et dans l’intrigue et dans le style et l’écriture. Ce qu’elles ont en commun, une fois de plus, c’est la qualité littéraire et l’inventivité. C’est enjoué, c’est léger tout en restant d’une belle profondeur, c’est bien écrit (je crois que je me répète, mais tant pis), et puis, c’est vraiment bandant sans jamais virer dans le graveleux. Non, dans ces quatre histoires courtes, j’ai trouvé parmi les plus belles description de l’acte sexuel que j’aie jamais lues, c’est dire.

Mon conseil à tous : si ce n’est pas déjà fait, procurez-vous les douze petits bouqins sans plus tarder. Vous passerez un très, très bon moment.

Plus d’Histoires Pédées

Lire mon compte-rendu de la saison 1 et de la saison 2 ainsi que le très sympathique interview que mes amis du Pou m’ont accordé. Et dernière cerise sur le gâteau, deux des auteurs des Histoires Pédées sont également présents dans le premier numéro de L’Autre Rive, la revue littéraire gay qui est sortie le 31 mars dernier et que je vous invite également de lire (c’est disponible en ligne, et c’est gratuit).

Infos

Auteurs : (1) Antonin Crenn | (2) Nicolas Petit | (3) Alix Roussios | (4) Guillaume Marie
Titres : (1) Homme à lunettes | (2) L’Encre et la sueur | (3) Kostas | (4) The Winner Takes It All
Publiés par : Éditions Pou
Publiés en : 2021
Genre(s) : Littérature coquine, nouvelles
Lu par : ParisDude
Sensualité : 5 flammes sur 5

Note

5 étoiles sur 5

Où acheter

L’éditeur nous a fourni un exemplaire gratuit de chacun des 8 premières Histoires pédées (saisons 1 et 2) pour que nous puissions vous livrer une critique honnête et sincère. Nous avons acheté du coup la Saison 3 pour soutenir ce projet…

Nous avons interviewé les joyeux drilles de Pou entretemps

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