Synopsis
Mars 2020. La France se confine. Une catastrophe pour Antoine, 33 ans. Pourtant, il va vivre quelque chose d’extraordinaire qui va changer toute sa vie ! Ses souvenirs d’un été sur une plage naturiste gay vont le submerger. Entre fantasmes, désirs, excitations et rencontres bouleversantes entre hommes sur le sable chaud… Son passé refoulé va le rattraper la nuit, dans ses rêves qui vont durablement modifier son futur…
Notre avis
Antoine, la trentaine frigante, est un auteur-compositeur. Un grand raté, d’ailleurs, à en croire sa compagne Manuelle, avec laquelle il partage sa vie à Paris dans une relation harmonieusement toxique. La toxicité, c’est elle qui la fournit, éternelle insatisfaite, qui n’a de cesse de le rabrouer, abaisser, dénigrer. Pas étonnant que l’annonce du confinement par le président Macron sonne donc comme un coup de tonnerre dans sa vie si frustrante. Après une énième altercation, il prend son courage à deux mains, ramasse ses clics, chope ses clacs, et claque la porte pour un Au-jamais-revoir aussi déterminé que définitif pour partir loin de la capitale, chez ses parents.
Hélas, si ceux-ci l’accueillent les bras plutôt ouverts, les questions et les mises en doute de la sagacité de sa décision fusent aussi. Tout ce qui lui reste, à ce pauvre jeune homme, c’est de s’enfuir nuit après nuit dans des rêves inattendus… car ils le transportent sur une plage nudiste gay où il n’a pas souvenir d’avoir mis les pieds. Ainsi, de rêve en rêve, de rencontre onirique en rencontre onirique, il découvre son attirance pour le sexe masculin, les corps des hommes, les étreintes torrides entre mecs. Et ce coming out va non seulement mettre un coup de boost à son inspiration – il se met à écrire des chansons à tout va – mais aussi changer sa vie à jamais.
Le thème du coming out à soi-même est amené, je le concède, de façon plutôt originale et aboutit à une collection de petites histoires coquines très divertissantes à lire. Je ne vous cache pas non plus que les belles photos qui parsèment le livre sont très agréables pour les yeux de tout amateur de belles silhouettes dévêtues (la couverture faisant foi ; et note à part – la lecture de l’opus dans un bus bondé de la RATP peut donner lieu à des regards outrés). Oui, je classerais ce roman plutôt dans la catégorie des écrits érotiques – il s’appelle Garçons des dunes, après tout, non pas Nonnes du couvent ou Paquerettes du pré.
Mais j’ai bien peur qu’à côté du plaisir émoustillé, je sois un peu resté sur ma faim. Même si j’ai trouvé certains dialogues trop « écrits » et pas assez proches du vrai parler des gens, l’écriture est fluide et plaisante, certes. Mais j’ai perdu très vite mes repères entre vraie vie et rêves, et j’aurais préféré trouver une distinction plus nette. Nos rêves ont souvent ce je-ne-sais-quoi d’irréel qui fait tout leur charme. Des détails qui paraissent clairs et limpides mais qui, à y regarder plus près, ne le sont pas du tout. Des endroits qu’on est sûr de connaître mais qu’en fin de compte, on découvre sous les traits d’un autre endroit. Des personnages qui changent, qui revêtent plusieurs visages, qui se dissimulent. Dans ce livre, pourtant, je ne savais plus si le protagoniste était en train de raconter un rêve ou une scène de sa vraie vie tellement les deux étaient présentés de la même manière.
Et le bât blesse là, pour moi. Vous connaissez mon mantra pour les auteur.e.s – montrer plutôt que raconter. Je sais que c’est un exercice difficile, et je sais aussi que parfois, on n’arrive pas trop à voir la différence. Il y en a une, cependant. Quand un.e auteur.e me montre quelque chose (que ce soit la chaleur du soleil sur le cuir chevelu, le sable chaud qui gratte sous les fesses, un corps moite de sueur qu’on enlace, ou un désespoir, une joie, une rage), je peux me glisser dans la peau du personnage, je peux ressentir ce qu’il ressent, je peux partager son vécu, scène après scène, et ainsi vivre sa vie le temps d’un texte. Cet accès privilégié est moins aisé à établir quand les événements sont seulement racontés : « il faisait très chaud, ce jour-là » ne provoque pas les mêmes sensations que « même le souffle venant de la mer me frôlait la peau comme une caresse venue tout droit du désert tapi de l’autre côté de cette étendue scintillante d’eau qui s’étalait devant mes yeux plissés ».
En un mot, la lecture de ce texte, premier tome d’une série de deux (la suite des aventures d’Antoine s’intitule Garçons des dunes – L’antre gars nus et est aussi disponible sur le site de l’auteur, voir plus bas), ne m’a pas transporté, mais je l’ai trouvé somme toute agréable. Je me vois bien le relire, pourquoi pas installé moi-même sur une serviette en bord de la mer.
Infos
Auteur : Loris Claäm
Titre : Garçons des dunes
Publié par : 2LM Éditions
Publié le : 30 novembre 2020
Genre(s) : Roman onirique, Coming out, roman érotique
Pages : 235
Disponible en : Broché
Lu par : ParisDude
Sensualité : 5 flammes sur 5
Note
3 étoiles sur 5
Où acheter
À propos de l’auteur
Loris Claäm s’inscrit dans une œuvre littéraire très sensuelle, gay érotique, où l’anatomie masculine est portée aux nues, décrite avec amour dans ses moindres détails. Chaque ouvrage est une ode à la camaraderie, au naturisme, aux plaisirs et désirs entre hommes. Les œuvres de Loris provoquent des réactions charnelles de plaisir à coup sûr, mais aussi des interrogations profondes de l’ordre du développement personnel. Son roman Hommes à nu à gagné le prix du roman gay dans la catégorie roman érotique en 2024.
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