Synopsis
Bienvenue à toi, bel inconnu ou charmant anonyme. Tu viens de trouver l’accès de mon antre où je t’invite volontiers pour un séjour à durée indéterminée. Mets-toi à ton aise et laisse-moi te conter mes aventures qui, je l’espère, te mettront en émoi.
Laisse-moi tout d’abord me présenter. Je me prénomme Sacha, jeune mais expérimenté et pourvu d’un incroyable appétit sexuel. Mes expériences m’ont permis de devenir l’homme que je suis aujourd’hui, ni bon, ni mauvais, mais juste l’idéal que je m’étais fixé depuis toujours.
Je ne compte pas le nombre de partenaires, de positions, de situations, d’heures passées à me procurer frénétiquement un incommensurable plaisir de la chair. Corps contre corps, les frissons ressentis par cette symbiose d’unions éphémères me délectent chaque jour sans jamais me lasser.
Le secret de ma fougue incessante ? Le renouveau, sans cesse, sans fin. Vivre chaque instant intensément comme une première fois, exempt de l’inconvénient de la précocité.
Je me tiens donc devant toi, prêt à dévoiler mes secrets les plus intimes. Mets-toi à l’aise et laisse-moi t’inviter dans mon monde.
Notre avis
Ne me grondez pas – je n’ai reçu ce court récit que le 10 juillet dernier, et il aurait logiquement dû atterrir tout en bas de mon énorme pile à lire, communément appelée PAL. Ma politique est, après tout, que le premier arrivé est toujours le premier servi. Mais pour un petit voyage en train que je me suis vu contraint de faire en solo, le week-end de la Fête Nationale, j’ai cherché quelque chose de léger, quelque chose de court, avec un chapitrage qui se prêtât parfaitement à l’exercice consistant à jeter des coups d’œil dehors ou à la montre à intervalles réguliers. J’avais un changement à Reims, pas beaucoup de temps pour celui-ci, et donc intérêt à ne pas louper ma sortie et ma course vers ma correspondance. Vous voyez mon dilemme, surtout une veille de long week-end.
Tout ceci pour dire que j’ai décidé de faire une exception. Et j’ai opté pour un traitement injuste et si ce n’est excusable, du moins explicable (voir le paragraphe précédent) du Journal intime d’un obsédé inverti, que j’ai ouvert, dès que mon auguste arrière-train fut posé sur l’auguste siège de TGV. 63 pages, me suis-je dit, ça devrait être jouable en un peu plus d’une heure et demi, même avec le changement sus-mentionné. L’auteur m’avait dit, dans son mail, qu’il s’agissait d’un essai ; je me suis donc lové (autant que faire se peut) dans mon siège tégévéïen pour entamer la lecture.
Bon, d’emblée, je dois dire que l’on m’a induit en erreur. Ce n’était pas un essai (que Wikipédia qualifie comme « une œuvre de réflexion portant sur les sujets les plus divers et exposés de manière personnelle, voire subjective par l’auteur. »). Même dans son sens plus littéral et moins littéraire, un essai (du genre « j’ai fait un essai d’écriture, juste pour voir… ») se définit comme une action faite sans être sûr du résultat (synonyme : tentative). Et ce récit n’avait rien d’une tentative. L’auteur sait écrire, ça ne fait aucun doute. Deuxième précision : fort heureusement, j’avais gardé mon petit sac à dos sur les genoux. Il dissimulait, de ce fait, mon entre-jambes et les remous qui s’y produisaient assez rapidement, si vous voyez où je veux en venir.
Car oui, il s’agit là d’un enchaînement de petites scénettes que l’on pourrait décrire comme érotiques (cf. le classement sur Amazon, que j’ai consulté après coup), hot, ou carrément, quand on aime appeler un chat un chat, du cul, du cul, et encore du cul. On suit un jeune narrateur qui, sans révéler son nom, nous conte ses aventures à la première personne (on suppute donc qu’il s’appelle pseudonymément Sacha, comme l’auteur). Et des aventures, il en a. Mazette et nom d’un Zeus ! Ça commence par le contrôleur méga-craquant consommé tout crû dans un train désert (pour rappel, j’étais aussi dans un train en lisant le livre ; bondé, dans mon cas, et avec un contrôleur que… euh, non, merci, sans façon). S’ensuit une petite partie de jambes en l’air dans la cabine d’essayage d’une boutique (pas moi, hein – le narrateur). Puis, la séduction d’un stagiaire (avec petite pointe humoristique à la clé). Une orgie. Etc., j’en passe et des meilleures…
Comment dire… je n’ai quasiment rien vu de mon voyage (pas grave en soi ; les Champenois m’excuseront, mais au niveau des paysages, le trajet entre Paris et Reims est particulièrement dépourvu de moments forts qui mériteraient que l’on colle son nez à la vitre). Le ton et le style étaient engageants, frais, parfois un peu désuets (le titre du livre en est déjà un bon indicateur) sans devenir barbants ou lourdingues. J‘avoue en toute franchise, il n’y a pas d’intrigue, pas de vrai développement du caractère, pas d’histoire à proprement parler. Ce sont, façonnés tels des entrées dans un vrai journal intime, des récits de rencontres sensuelles et sexuelles (hum, plutôt sexuelles, d’ailleurs).
Restons donc franc. Rien d’exceptionnel, rien d’original dans ce procédé. Catherine Millet avait déjà commis sa Vie sexuelle de Catherine M. en 2001, que j’avais lu (car scandale et succès littéraire et tout ça…) – hélas (je me suis ennuyé à mort tellement c’était froid et mécanique). Et plus récemment – autre scandale et succès littéraire –, Arthur Dreyfus a étalé sur pas moins de 2 304 pages (!!!!) son Journal sexuel d’un garçon d’aujourd’hui, qu’un ami m’a promptement offert et qui attend toujours sur ma table de chevet d’être enfin lu (excusez-moi, mais 2 304 pages ! Quand est-ce que je vais avoir le temps de lire 2 304 pages de cul ?).
Mais même si ce livre n’a rien d’original, j’ai bien aimé. Malgré les quelques fautes qu’une bonne relecture aurait pu corriger, il était sympa, divertissant, émoustillant à souhait (j’y ai déjà fait allusion), et il m’a fait passer un bon moment. Je conseille à celles et ceux qui aiment les scènes érotiques bien écrites, pour certaines assez inouïes, peut-être pour beaucoup de lectrices et lecteurs fantasmées depuis toujours… Oui, le bouquin a rempli le contrat que, sans le savoir, je lui avais formulé. Il était léger, plaisant, attisant ma curiosité et me faisant oublier où j’étais.
Infos
Auteur : Sacha X
Titre : Journal intime d’un obsédé inverti
Publié par : Auto-publié
Publié le : 4 juillet 2023
Genre(s) : Journal intime, nouvelles érotiques
Pages : 63
Disponible en : Ebook
Lu par : ParisDude
Sensualité : 5 flammes sur 5
Note
4,5 étoiles sur 5
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L’auteur
Sacha est un écrivain passionné qui explore avec sensibilité les différentes facettes de l’expérience humaine à travers ses récits. Originaire d’une petite ville, il a toujours été fasciné par la puissance des mots pour capturer les émotions et tisser des histoires mémorables.
Merci 😉