Synopsis
Samuel se pense comblé par sa vie. À trente-deux ans, il est le gérant de sa propre société, est en couple depuis cinq ans avec un homme qui a les mêmes ambitions que lui, une famille aimante et présente… Oui, tout lui réussit.
Mais la naissance de sa nièce va tout remettre en question. Il va se rendre compte que derrière cette apparente réussite, sa vie est vide de sens… Il comprend qu’il lui manque quelque chose d’essentiel.
Il va alors décider de partir en quête de ce trésor tant désiré, ce besoin devenu viscéral : celui d’être papa. Et va se voir confronter à de multiples péripéties…
Once Upon a time est un conte, celui d’un chevalier parti en quête. Mais plus encore, c’est une déclaration d’amour d’un père à son enfant.
Notre avis
J’avoue, c’est ma faute – j’ai mis beaucoup de temps à finir ce livre, qui n’est pas vraiment une suite des Nouveaux horizons, mais plutôt une histoire-tangente, liée à ce dernier roman d’Emy Bloom (présenté sur le site en septembre) par les personnages de Samuel et Hervé. Là où Nouveaux horizons traite de l’homoparentalité plus en fond biographique des protagonistes, ce sujet constitue la trame principale, le noyau essentiel de Once Upon a Time.
Le héros de ce livre, le chevalier dans son armure étincelante, pour rester dans l’analogie du conte évoquée dans la quatrième de couverture par l’auteure, est Samuel. Trentenaire dynamique, ambitieux, gérant et propriétaire de sa propre agence immobilière, il se complaît dans sa vie, qui semble une véritable réussite. Il passe son temps à bosser, mais il aime ça. À ses côtés vit son compagnon depuis cinq ans, Jean Philippe, un bosseur qui en veut, lui aussi. Leurs moments de partage sont rares, il est vrai, mais leur situation leur convient.
Samuel ouvre cependant les yeux quand sa sœur Flo lui annonce qu’elle est enceinte. Stupéfait, il se rend compte que cette nouvelle non seulement le ravit, mais qu’elle bouleverse et balaie toutes les certitudes qu’il avait jusque-là. Cette remise en question se fait encore plus pressante lorsque sa petite nièce voit le jour. Samuel comprend qu’au plus profond de lui, il ne rêve que d’une chose : devenir père, envelopper un nouvel être de tout son amour. Le problème est que Jean Philippe ne veut pas entendre parler de paternité. Leurs différences s’exacerbent quand on propose un poste très en vue au Japon à Jean Philippe ; Samuel sait qu’il est temps de prendre une décision douloureuse – la séparation – et de poursuivre son rêve par une autre décision, difficile, elle aussi, mais qui pourrait le combler par cet enfant qu’il désire de plus en plus. C’est seul, mais avec l’appui et le soutien de sa famille, qu’il commence le long processus pour atteindre son but ultime…
Une fois de plus, hélas, je suis probablement passé à côté de ce roman. Il n’a pas réussi à me toucher tout comme le protagoniste n’a pas réussi à me captiver. Pourtant, quand j’avais entamé la lecture, j’ai dévoré le premier chapitre, me disant avec soulagement que les critiques que j’ai pu émettre contre Nouveaux horizons pourraient être évitées avec celui-ci. Tel ne fut pas le cas, malheureusement. Donc, autant pour la forme que pour le style, je me vois contraint de réitérer les quelques remarques que j’avais déjà faites auparavant.
Le plus-que-parfait, agh. Je le répète, on ne peut pas raconter toute une histoire au plus-que-parfait. On ne devrait pas. Je conçois (sans trop le comprendre car c’est un temps comme un autre) que le passé simple puisse poser problème, tellement il tombe, hélas, en désuétude. Certaines formes ont donc tendance à sonner étranges à nos oreilles. Mais pour peu usitées qu’elles soient, elles restent toujours correctes. Pour contourner ce problème lors de l’écriture, on peut essayer de rédiger l’histoire au passé composé, comme si l’on parlait, puis de remplacer toutes les occurrences de ce passé composé par le passé simple. J’insiste : par le passé simple, non pas par le plus-que-parfait. Rien que l’usage erroné et quasi constant de ce plus-que-parfait explique en grande partie pourquoi j’ai mis tellement longtemps à finir ce roman.
S’y ajoutent, une fois de plus, des fautes d’orthographe, de syntaxe, de grammaire. Certaines sont vraiment frappantes – un « Quand dis-tu ? », par exemple, suivi aussitôt par la réponse : « J’en dis que… » Il était donc là, le « en » qui aurait dû être précédé d’un « qu’ »… Une bonne relecture aurait sans doute permis de corriger ça. Je ne parle pas des virgules manquantes ou placées au mauvais endroit, mais quand il y a tellement de fautes ignorées (pourtant, il semble que le roman ait été relu et corrigé), on finit par avoir une impression de travail bâclé.
Enfin, une fois de plus, je n’ai pas accroché avec le style. L’histoire est racontée, avec une grande distance qui ne m’a pas permis de me glisser dans la peau de Samuel, malgré le fait qu’il parle à la première personne. Je n’ai donc pas vécu l’histoire de l’intérieur, en lui et avec lui ; du coup, je n’ai pas pu ressentir grand-chose. Les dialogues me donnaient souvent l’impression d’être des déclarations, des manifestes grandiloquents ; j’aurais préféré un peu plus de spontanéité, plus de véracité. Je n’ai rien contre des dialogues très écrits, très littéraires, mais quand ils sont aussi longs et frôlent parfois le pompeux, j’ai vraiment du mal. Puis, des occasions de créer de la tension ont aussi été laissées de côté. Il était souvent question du regard de notre société, toujours assez homophobe, sur un père homo ; mais à aucun moment, ne serait-ce qu’une petite scènette est venue illustrer ce constat. Le père de Samuel s’oppose au début au projet de son fils ? Il rentre vite dans le rang, et la toute petite tension retombe bien trop vite. Tout est un peu trop beau, trop rose pour sonner vrai. Je ne parle même pas de toutes les questions éthiques qu’une GPA peut soulever (des questions auxquelles moi, je n’ai toujours pas trouvé de réponses, personnellement) ; ces questions sont mentionnées brièvement, mais Samuel les balaie assez vite d’un revers de la main, me donnant l’impression que le désir d’être père primait sur tout le reste…
Comme pour tous mes retours de lecture, et vous le savez depuis le temps, cet avis n’engage que moi. J’ai vu des critiques enthousiastes et chaleureuses sur divers sites ; je suppose que mon ressenti (ou mon manque de ressenti) vient donc en partie de moi, de mes goûts, de mes attentes. Donc, comme toujours, pour que vous puissiez vous forger votre propre idée, je vous invite, malgré tout ce que je viens de dire, de lire ce livre et de voir par vous-mêmes.
Infos
Auteur : Emy Bloom
Titre : Once upon a time
Publié par : Homoromances Éditions
Publié le : 13 septembre 2021
Genre(s) : Romance, homoparentalité
Pages : 254
Disponible en : Ebook & Broché
Lu par : ParisDude
Sensualité : 2 flammes sur 5
Note
3 étoiles sur 5
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Mais oui, cher Dieter, il est désagréable, voire dissuasif, de rencontrer beaucoup d’erreurs dans un texte publié. On peut ne pas avoir une orthographe très sûre, y compris quand on est auteur.e, mais il y a d’excellent.e.s relecteurs et relectrices et il ne faut pas hésiter à investir un peu pour avoir un manuscrit avec le moins d’erreurs possibles… Une question cependant: parmi les personnes qui lisent un roman, combien s’aperçoivent qu’il y a des erreurs, je me le demande… J’ai rencontré Emy Bloom au Salon du livre LGBT de Metz au printemps dernier, et c’est vraiment une personne très agréable, charmante et d’une grande délicatesse. Je lui ai acheté un roman que je n’ai pas encore lu… (pas eu le temps!) Si je trouve aussi des erreurs, je pense que je vais très gentiment la contacter pour lui donner l’adresse d’une excellente correctrice, Farida Derouiche que, je crois bien, tu pourrais aussi recommander… Merci pour cette chronique cher Dieter!
Merci pour ce commentaire. Je te rejoins, j’ai rencontré Emy lors de la remise du prix du roman gay, l’année dernière, et elle est vraiment très sympa. J’ai aussi aimé les deux premiers romans d’elle que j’ai lus et présentés sur ce site. C’était d’autant plus difficile d’écrire cette chronique; je sais que l’on met ses tripes dans ses livres, que c’est un sacré boulot, et que l’on aimerait donc que tout le monde aime le résultat. Enfin, je me dois d’être honnête sur le site… Et oui, je te rejoins aussi sur Farida, ma relectrice « attitrée », dont le travail est toujours excellent.