Synopsis
Depuis un an déjà, François note dans de jolis carnets le fil de ses jours avec Frédéric. Pour Frédéric.
Il y aura maintenant cette autre année de leur vie ensemble, avec ses peurs et ses bon-heurs, ses rêves et ses cauchemars, entre musique et écriture, entre quête et inquiétude.
Qui est cette Liliane qui se fait appeler Lyane et qui veut s’enrouler autour de l’existence de Frédéric ?
Où est Noël, cet homme aujourd’hui âgé qui aurait abusé François lorsqu’il était enfant ? L’a-t-il vraiment fait ? Est-il mort à présent ?
Le spectacle des élèves-artistes devra-t-il être abandonné pour cause de menaces homophobes ?
Après Frédéric – Instants de grâce, prix du Roman Gay 2022 dans la catégorie Romance, voici le récit de la suite des vies entrelacées de Frédéric et de François. Une écriture déli-cate, qui distille sensualité et force des sentiments dans d’autres « instants de grâce ».
Ce nouvel opus, dans la continuité du précédent, peut se lire indépendamment.
Notre avis
J’ai reçu un exemplaire de ce roman des mains de l’auteur.e quasiment à sa sortie, mais ma vie professionnelle ayant été quelque peu stressante, ces derniers mois, je n’ai pas pu en entamer la lecture tout de suite. Rien de mieux, alors, qu’une petite semaine tranquille passée chez soi pour enfin faire aboutir quelques projets ; j’en ai donc profité, entre autres, pour ouvrir l’ouvrage, que j’ai dévoré en deux jours seulement.
Frédéric, un amour infini se place à la suite de Frédéric, instants de grâce (présente deux fois, sur ce site, à savoir ici et encore ici), prix du roman gay dans la catégorie romance en 2022. Précision utile : les deux romans, tout en partageant cadre et protagonistes, peuvent être lus indépendamment l’un de l’autre, mais je conseillerais tout de même de les aborder dans l’ordre de parution, ne serait-ce que pour ne pas se priver du plaisir de lecture, qui pour moi reste indéniable.
Une fois n’est pas coutume, je ne vais pas m’attarder à résumer le contenu de ce nouvel opus de Dominique Faure. La raison en est simple : à trop vouloir dévoiler ce qui s’y trame, j’aurais peur de gâcher, là aussi, votre plaisir – celui de la découverte, dans ce cas-ci. Je me permets juste de dire que, si j’ai écrit qu’il se plaçait à la suite de son prédécesseur, c’est à prendre au pied de la lettre. On a quitté le pianiste Frédéric et son compagnon François, habile conteur à la première personne de leur histoire, lors d’une soirée « musique et lecture » qu’ils ont organisée pour leurs amis les plus intimes. Ce nouveau tome enchaîné donc à ce moment exact. Et il nous emmène dans les profondeurs, les largeurs, les hauteurs de ce couple si touchant, si fusionnel, que forment François et Frédéric. Une nouvelle fois, et je m’arrêterai là, on y trouve de la musique (non seulement comme leitmotiv logique, vu le métier du dernier, mais aussi dans le choix des mots, le rythme des phrases, le souffle des paragraphes), des zones d’ombre, beaucoup de lumière, de la tendresse et de l’amour.
Dominique Faure, par la plume qu’iel prête à François, nous propose dans les deux tomes une histoire normale, banale presque, à savoir celle de deux personnes – de deux solitudes, j’ai envie de dire – qui se rencontrent, qui font plus ample connaissance, qui s’apprivoisent mutuellement, qui se découvrent dans les deux sens de ce verbe réfléchi : l’un l’autre, mais aussi chacun soi-même. La vie à deux, un des sujets de ce deuxième roman, est un long processus, une pérégrination côte à côte semée d’embûches, de dangers, de moments difficiles, mais aussi et surtout de tendresse, de patience, de caresses et de bonheur. À première vue banal, donc, oui, car c’est souvent ainsi que se construit un couple, après tout.
À ceci près que les deux protagonistes sont tout sauf banals. Déjà, ce sont deux artistes – espèce à part car souvent dotée d’une sensibilité aiguë, à vif, tremblante ainsi que, par occasion, d’un certain degré d’autocentrisme (je pense notamment à une scène où Frédéric fait preuve d’une volonté presque destructrice et cruelle vis-à-vis de François, suite à laquelle je me suis écrié : « Mais non ! Tu n’as tout de même pas fait ça ! », phrase destinée à la fois au personnage et à l’auteur.e). Il s’agit en outre de deux êtres écorchés, au passé trouble, voire douloureux, qui doivent donc se traiter avec beaucoup de délicatesse (pari réussi).
Des deux personnages, François a et aura toujours mon indiscutable préférence. Non que Frédéric soit désagréable, moins intéressant, plus difficile à cerner. Mais lui, je le vois (à la deuxième personne, comme François le voit et le raconte), tandis que François, justement, je le deviens, je le suis, au fil des pages. Il m’a été déjà plus proche dans le premier tome, et j’avoue que ce faible, ce gentil petit coup de foudre fictionnel, s’est confirmé dans celui-ci. François est non seulement un amour devenu champion de l’acte d’aimer, mais il est, à mes yeux, ce qu’il projette sur son bien-aimé Frédéric – cet homme féminin, cette femme masculine, ce mélange des genres poussé au point où je ne distingue plus l’un de l’autre (beaucoup plus, d’ailleurs, que Frédéric ne l’est, pour moi). François se transforme en cette formidable personne qui n’est plus ni homme ni femme, qui n’est plus que – François. Admirable travail d’écriture que de me faire ressentir ça !
L’écriture, justement. Les livres de Dominique vivent, respirent, émerveillent avec, à travers, et par l’écriture, et les deux tomes de Frédéric encore davantage. Je me suis surpris, de temps à autre, à me dire qu’on aurait pu formuler les choses de façon plus simple, peut-être en choisissant d’autres mots ou en les plaçant différemment – pour balayer aussitôt cette pensée du revers de la main car ça aurait rendu lesdites choses plates, plus banales, moins poétiques, moins Dominique Fauresques. Justement, le choix et le placement des mots traduit le fait qu’ils sont habités par la délicatesse, la tendresse, ce respect amoureux que François porte à son cher Frédéric. Ce faisant, ils me font rentrer dans le monde, la tête, les émotions de François. Je partage non seulement sa vie, mais son intérieur – et « voyager en quelqu’un d’autre », devenir quelqu’un d’autre, n’est-ce pas le plus beau cadeau qu’un.e auteur.e puisse faire à ses lectrices et lecteurs ?
La réponse est un grand oui, en ce qui me concerne. Je lis pour changer de vie, de peau, de personnage. Je suis moi-même sans cesse, du matin au soir, dans la grisaille de tous les jours, alors quand on me permet de ne plus l’être, le temps d’un livre, je suis aux anges. Et Dominique Faure l’a fait, une fois de plus, avec ce roman. Donc, un grand merci, et une recommandation sincère pour ce nouveau Frédéric !
Infos
Auteur : Dominique Faure
Titre : Frédéric – Un amour infini
Publié par : Éditions Ex Aequo
Publié le : 5 décembre 2024
Genre(s) : Romance
Pages : 321
Disponible en : Ebook, broché & livre audio (interprété par l’auteur.e)
Lu par : Christophe
Sensualité : 3 flammes sur 5
Note
5 étoiles sur 5
Où acheter
Sur l’auteur
Dominique Faure aime porter un prénom qui mêle les genres. Un Doctorat-ès-lettres témoigne de son goût pour l’écriture. L’enregistrement de sa voix, prêtée à ses personnages (audiobooks), la musique, le pastel animalier et la création de logiciels pédagogiques non scolaires contribuent à embellir sa vie.
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Dieter a tout dit, et tellement bien, sur l’univers des personnages de Dominique, des personnages tendres, fragiles, très touchants dans leur quête de bonheur, ainsi que sur le travail d’écriture d’une subtilité frappante et émouvante. A la lecture de ce tome 2 de Frédéric, nos battements de coeur rejoignent ceux des deux protagonistes. Faut-il préciser que la plume de Dominique est dénuée de toute complaisance, de toute facilité ? Une lecture qui s’impose vraiment, et qui se détache du tout-courant des publications mettant en scène des personnages LGBT. Merci à Dominique et à Dieter.
Merci beaucoup, cher Christophe, pour ce commentaire dont la finesse et la subtilité s’accordent parfaitement à la chronique de Dieter!
Merci à tous deux pour ces cadeaux que vous offrez à mon livre!
Mon bien cher Dieter, tu me fais un plaisir immense avec cette chronique tout en finesse et si bien exprimée! MERCI, merci de tout cœur pour cette vue de mon livre, des deux même dirais-je, ces ressentis que j’éprouve une grande fierté à te procurer ! Un beau cadeau que tu me fais pour (presque) mon anniversaire, cher Dieter! MERCI, « encore et encore », comme aime à le dire François!